Thèse de doctorat en Sciences et techniques des activités physiques et sportives. Conditions de la pratique sportive
Sous la direction de André Rauch.
Soutenue en 2006
à Strasbourg 2 .
Avant les indépendances, l’intérêt éducatif de la pratique du sport n’était pas largement partagé par tous au Cameroun, malgré l’institutionnalisation de l’instruction physique par l’arrêté du haut commissaire de la République le 25 mars 1924. Le sport était réservé à une certaine catégorie socio- professionnelle : les militaires, ou à ceux qui étaient aptes à réaliser une performance. Depuis 1982, année ou le Cameroun à accédé à la deuxième République, les pratiques sportives ont connu un changement radical qui suscite en nous un intérêt particulier ; celui de la « sportivisation » de notre société ; c’est à dire son ouverture à la masse populaire ; un bon nombre des Camerounais, de tous les âges et de culture différente sont aujourd’hui de plus en plus intéressés par la pratique des activités physiques pouvant revêtir des formes extrêmement diverses : la course à pied pour tous, la gymnastique volontaire pour tous, sont au rendez vous de tous ceux qui cherchent un moyen privilégié de rencontre avec leur corps. En fait, les activités SPT sont si présentes dans le quotidien au Cameroun qu’on est obligé de savoir pourquoi cette activité « sport pour tous » qui ne présentait pas grand intérêt ni pour les autorités politiques, ni pour une grande partie de la population camerounaise avant l’indépendance du Cameroun en 1960 est-elle progressivement devenue un phénomène de « masse », touchant une large frange de la société camerounaise depuis la fin du 20ème siècle passé? qu’est ce qui peut bien expliquer cette massification pour une grande partie de la population ? n’existe- t- il pas des éléments incitateurs dans les activités « sport pour tous » qui incitent les pratiquants à y a aller ? si oui quels sont ces éléments ? pour répondre à toutes ces questionnements, il est nécessaire d’analyser le contexte socio-politique de la pratique du sport au Cameroun. D’où l’objet de notre étude.
Sport activity for every body and urban socialization in Cameroon urban
In pre-independence years in Cameroon, there was little or almost no interest for sports by Cameroonians in spite of the promulgation of a decree on the 25th of March 1924, by the Cameroonian high commissioner, to institutionalise the teaching of physical education. Sports was exclusive to a certain class and professions like the military or those who wished to do a performance. Since 1982, the year which announced the beginning of Cameroon’s 2nd republic, the practice of sports witnessed a radical change which inspires a glowing interest: “sporticising our society” that is making sports accessible to the masses, as a good number of Cameroonians, of diverse ages and cultures, are today engaged in different sporting activities, for example: jogging and gymnastic, practised by almost everybody and have become the order of the day, especially for those who want a certain harmony for their physique. Infact, sporting, physical and technical activities have become part of the daily life of Cameroonians, that one is curious to know the reason behind this “sports craze” which was of no significant interest, neither to the political authorities nor to the majority of Cameroonians before independence in 1960, which has progressively become a public phenomenon, affecting the lives of a great number of Cameroonians since the end of the 20th century. What could explain this massive involvement or interest of the populace in sports? Are there no reasons that incite the interest of those practising the “sports craze”? if yes, what are the factors? In order to be able to provide answers to the above questions, it is imperative to analyse the socio-political contexts which underlie sports practice in Cameroon. This is the object of our study.