Thèse soutenue

Etude de la participation de facteurs séminaux, des cellules épithéliales et des cellules dendritiques de la muqueuse génitale féminine dans la transmission hétérosexuelle de HIV-1.

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Auteur / Autrice : Willy Berlier
Direction : Bruno Pozzetto
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Saint-Etienne
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université Jean Monnet (Saint-Étienne). Faculté de médecine Jacques Lisfranc

Mots clés

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Résumé

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La transmission hétérosexuelle est le principal mode de contamination par le virus de l’immunodéficience humaine (HIV). Elle implique la traversée de la muqueuse génitale féminine par le virus présent dans le sperme contaminant. Les mécanismes impliqués lors de cette transmission restent encore mal connus. Ainsi, l’impact du sperme sur la prise en charge de HIV au niveau de la muqueuse n’a pas encore été étudié et l’origine de la sélection en faveur des virus à tropisme R5 observée lors de la transmission reste obscure. Nous montrons que les cellules épithéliales vaginales sécrètent la chimiokine CCL20, aboutissant au recrutement des cellules de Langerhans (LC) au niveau de la muqueuse génitale. Le plasma séminal stimule significativement cette sécrétion. Les LC recrutées étant sensibles à l’infection par HIV, le plasma séminal participerait activement à la transmission hétérosexuelle du virus. Nous observons également une augmentation des taux d’IL-1b dans le sperme des patients HIV+ corrélée à la charge virale séminale. Cette cytokine activant la sécrétion de CCL20 par les cellules épithéliales génitales, sa quantification dans le sperme pourrait permettre de définir des patients à haut risque de transmission de HIV. Par ailleurs, en utilisant un modèle de muqueuse reconstruite à base de cellules épithéliales normales vaginales et de LC, nous montrons que ces dernières sont infectables par les virus à tropisme X4 et R5 et sont capables de les transmettre à des lymphocytes. Ainsi, ces cellules ne semblent pas pouvoir être à l’origine de la sélection des variants viraux R5 lors de la transmission. De plus, les cellules épithéliales génitales féminines, bien que moins sensibles, sont infectées spécifiquement par les virus à tropisme X4. Néanmoins, les cellules épithéliales utérines HEC1A sont incapables de relarguer des quantités significatives de virions et de transmettre le virus à des lymphocytes. Cette séquestration spécifique des variants X4 de HIV-1 pourrait être à l’origine de la dissémination des souches R5 vers les cellules permissives et constituerait ainsi l’un des mécanismes possibles de sélection des variants R5. Les interactions entre le sperme, les cellules épithéliales et les cellules dendritiques de la muqueuse génitale féminine contribueraient donc à favoriser la transmission hétérosexuelle de HIV et participeraient à la sélection du tropisme viral R5. La compréhension de ces mécanismes pourrait aboutir à des approches thérapeutiques originales destinées à empêcher la transmission de HIV par voie sexuelle.