Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Stéphane Caut
Direction : Franck Courchamp
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris 11
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne)

Résumé

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L’invasion des écosystèmes par les espèces invasives est vue comme l’une des plus importantes sources de perte de la biodiversité. La meilleure réponse à ces effets est presque toujours le contrôle, ou bien lorsque cela est possible l’éradication de tous les individus de la population invasive. Dans beaucoup de cas, l’élimination de l’espèce invasive est suivie par un rapide et spectaculaire rétablissement des populations locales. Cependant, la disparition soudaine de l’espèce invasive peut générer plusieurs déséquilibres, entraînant des dommages similaires ou encore plus importants sur l’écosystème. Ces phénomènes sont appelés « effets surprises ». Etant donné le nombre et la complexité des interactions entre espèces, il est toujours difficile de prédire les résultats de la suppression d’espèces clés, comme les prédateurs supérieurs. Cela justifie l’importance des études pré-éradication au préalable pour initier l’éradication de l’espèce invasive, afin d’éviter toute catastrophe écologique. Ce projet concerne l’étude de la place des espèces invasives dans les réseaux trophiques envahis, afin de prédire et donc d’éviter les potentielles réactions en chaîne qui pourraient découler de la suppression soudaine de l’espèce invasive. La mise en place de cette méthodologie est basée sur une combinaison d’études empiriques de travail de terrain, d’études de régimes alimentaires classiques et d’isotopes stables en laboratoire et de modélisation mathématique. La partie terrain de mon projet est basée sur un inventaire floristique et faunistique complet de la communauté locale, la détermination des relations trophiques et d’une campagne d’éradication d’une espèce invasive. Le site d’étude sélectionné est l’île Surprise, dans le récif d’Entrecasteaux, en Nouvelle Calédonie, qui est un site de ponte majeur de tortues et d’oiseaux marins, mais aussi un écosystème riche qui est envahi par le rat noir. Mon étude souligne l’importance de considérer les espèces invasives au sein des communautés, pour prendre en compte tous les liens avec les autres espèces, qu’elles soient exotiques ou indigènes. Je montre aussi les avantages et les limites de l’utilisation des analyses en isotopes stables pour la reconstruction du régime alimentaire et des réseaux trophiques. Finalement, j’insiste sur l’impact des rats introduits sur l’île Surprise et la nécessité de l’éradiquer, tout en prenant garde à minimiser l’impact sur les espèces non visées par l’éradication et le risque de déclenchement d’une relâche des plantes exotiques, des fourmis ou des souris.