Auteur / Autrice : | Nicolas Defaud |
Direction : | Dominique Damamme |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 9 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La centrale syndicale CFDT (Confédération française démocratique du travail) est passée, entre 1970 et 1995, du socialisme autogestionnaire au réformisme apolitique en moins d’une génération. Encadrée par les thèses rivales de l’ « adaptation dans la continuité » face à la crise économique ou de la « trahison historique » face au néo-libéralisme (souvent imputée à l’influence des intellectuels saint-simoniens), la mutation de la confédération relève en fait d’un processus pluridimensionnel. Du fait de trajectoires militantes (notamment au sein du PS) marquées par des épreuves et des situations politiques particulières, mais aussi d’une défection populaire et d’un basculement des équilibres entre groupes et factions qui la compose, les choix collectifs de la centrale qui s’était construit sur une identité hybride s’infléchissent au fil du temps vers le réformisme « dans le cadre du marché ». Parallèlement, l’affirmation d’un « syndicalisme de propositions » qui fait écho aux intellectuels du même nom signale l’adoption d’une visée opérationnelle dans la manière même de concevoir et poser les problèmes sociaux et politiques. A travers l’exemple « cédétiste », on a pu ainsi aborder le phénomène de conversion à l’articulation d’univers connexes, c’est-à-dire en l’occurrence syndicaux, intellectuels et politiques.