Thèse soutenue

Libéralisme et rationalité morale
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Auteur / Autrice : Jean-Cassien Billier
Direction : Alain Renaut
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Intimement lié au libéralisme politique, le libéralisme moral consiste à tenter de définir les principes d’une morale publique minimale rendant possible la garantie des désaccords moraux sur les conceptions du Bien. Il ne peut avoir de sens que de façon radicalement anti-perfectionniste, c’est-à-dire en refusant de comporter lui-même le moindre élément apparenté à une conception quelconque du Bien. Les fondations anciennes du libéralisme à partir des concepts d’autonomie et d’individualisme sont donc devenues impropres à justifier la neutralité axiologique idéale de la sphère publique. Ni l’autonomie ni l’individualisme ne font en effet partie des valeurs non-controversées que recherchent les libéraux anti-perfectionnistes contemporains. La justification et l’application des deux principes fondamentaux du libéralisme anti-perfectionniste, celui de la « non-nuisance » à autrui et celui de la « considération égale » apportée à chaque être humain, supposent d’une part un enracinement dans la culture politique démocratique et libérale qui s’est développée depuis environ deux siècles et d’autre part une reconnaissance de l’hétérogénéité des sources de nos délibérations morales qui sont définitivement faillibles dès qu’elles sortent de la tâche de fondation de ces mêmes principes par auto-compréhension de la communauté libérale. Le libéralisme moral anti-perfectionniste est ainsi opposé à tout relativisme moral tout en refusant également l’idée selon laquelle on peut découvrir un principe moral absolu et infaillible capable de résoudre nos dilemmes moraux : il ne propose qu’une morale publique qui n’ambitionne pas de répondre à l’ensemble des interrogations qui habitent nos vies morales personnelles.