Thèse soutenue

Lyautey et le Tafilalet

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Paul Doury
Direction : Jacques Frémeaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

FR  |  
EN

L’occupation pacifique du Tafilalet au sud du Maroc oriental en 1917 suivie de son évacuation en 1918, est un épisode occulté du protectorat de la France au Maroc. On peut se demander si cette « affaire » n’a pas été le fait d’un véritable engrenage, à la suite de la décision du général Lyautey (1854-1934), en 1915, en pleine guerre européenne, d’entreprendre l’opération de grande envergure visant à couper le « bloc berbère » en deux à travers le Moyen Atlas, avec la jonction des troupes de la Région de Meknès au nord-ouest, avec celles de Bou Denib au sud-est. En effet, cette opération imposa au commandant du Territoire de Bou Denib, la constitution d’une base solide, à l’ouest et au sud, avant de se lancer vers le Moyen Atlas pour donner la main aux troupes venant de Meknès, sur la Moulouya (important oued, coulant du sud-ouest au nord-est, et séparant le Maroc occidental du Maroc oriental. Cette opération préalable, avec les durs combats de 1916, a conduit à la soumission avec demande de protection des djemaa du Tafilalet, puis à son occupation le 5 décembre 1917. L’évacuation du Tafilalet en octobre 1918 fut décidée par Lyautey à la suite du soulèvement général des tribus berbères, notamment des Aït Atta à partir du printemps 1918, en conjonction avec les offensives allemandes en France. Cette évacuation du Tafilalet qui ne s’imposait pas, a donné aux tribus berbères le sentiment d’une immense victoire. Elle était contraire à un des principes les plus fondamentaux de Lyautey : « On n’évacue pas, si on évacue, nous sommes fichus » (Lyautey, Paroles d’action, Paris, Armand Colin, 1927, p. 255)