Thèse soutenue

Giorgio Caproni, poète-traducteur : le rôle de la traduction dans le processus créatif

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Auteur / Autrice : Judith Lindenberg
Direction : Jean-Charles Vegliante
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études italiennes
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris1992-....)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Giorgio Caproni (1912-1990) est désormais reconnu comme l’un des plus grands poètes italiens de son temps. Parallèlement à son œuvre poétique, il a exercé, comme nombre de ses contemporains, une activité de traducteur à partir des plus grands noms de la littérature française du vingtième siècle : Proust, Céline, Apollinaire, Char, pour ne citer qu’eux. À la croisée d’une démarche traductologique et littéraire, nous voyons comment, par le truchement d’autres auteurs, d’un autre genre (la prose), d’une autre langue (le français), l’acte traductif se constitue en laboratoire où se prépare le tournant de sa poésie à venir, selon la formule que le philosophe Giorgio Agamben a utilisé à son égard. C’est à travers la traduction de ces auteurs (autour des années soixante notamment) que s’élabore la poétique traductive de Caproni, caractérisée par la déconstruction du lien syntaxique. La ponctuation utilisée comme instrument rythmique et mélodique creuse le texte, donnant lieu à un jeu sur l’instance locutoire que l’on retrouve ensuite dans la poésie. En effet, le recueil Congedo del viaggiatore cerimonioso (1965) marque l’apparition d’un personnage et le début d’une nouvelle phase de l’œuvre. La série de personnages qui habite la seconde partie de l’œuvre de Giorgio Caproni témoigne d’une stratégie de théâtralisation de l’espace poétique forgée dans les traductions. Mais cette simulation théâtrale n’est qu’une des modalités utilisée par le poète pour exprimer la perte de confiance dans le pouvoir de la parole à exprimer le réel. Ce constat ouvre vers les thèmes de la dissolution du sujet et de l’absence de Dieu : thèmes à entendre moins du point de vue d’une pensée philosophique que du langage musical, vers lequel cette poésie tend et qui en fonde la modernité.