Auteur / Autrice : | Delphine Dalens-Marekovic |
Direction : | Bernard Guidot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Nancy 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Méconnue, quand elle n'est pas tout simplement ignorée, la monumentale chanson des Enfances Renier est parmi les dernières du Cycle de Guillaume à avoir fait l'objet d'une édition. Il serait hâtif de voir dans la désaffection des éditeurs et des critiques pour ce texte le seul effet de ses dimensions généreuses. Affligées d'une réputation exécrable, les Enfances Renier ont surtout pâti du discrédit qui a longtemps frappé l'épopée tardive. Empruntant son schéma narratif et certains de ses personnages au répertoire folklorique, accumulant sans retenue les rebondissements les plus invraisemblables, usant de l'entrelacement jusqu'à en étourdir le lecteur et accumulant les "éléments aventureux et fantastiques", la chanson n'avoue que trop une jubilatoire propension à succomber "aux charmes frelatés du romanesque". Dès 1852, P. Paris réduit arbitrairement l'oeuvre à de "ridicules inventions". Cent ans plus tard, J. Frappier se contente d'une notice laconique teintée de condescendance : "ce long poème d'aventures, qui a la réputation d'être détestable [. . . ], nous ramène vers la geste de Rainouart. Renier est en effet le fils de Maillefer et de Florentine, par conséquent le petit-fils de Rainouart. Le théâtre de ses exploits est la Sicile et la Grèce. De son mariage sans originalité avec la Sarrasine Ydoine (ce n'est qu'un jeu de mots) naît Tancrède, l'un des héros de la première croisade. " Quarante ans plus tard, la chanson ne suscite toujours pas un franc engouement : M. Tyssens et J. Wathelet-Willem qualifient les Enfances Renier d'"épigone dépourvu de toute originalité". Cette nouvelle édition accompagnée d'une étude littéraire contribuera, nous l'espérons, à relancer les recherches sur ce continent quasi inexploité que sont les Enfances Renier.