Thèse soutenue

Mallarmé et Norwid : le silence et la modernité poétique en France et en Pologne

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Auteur / Autrice : Piotr Śniedziewski
Direction : Gisèle SégingerZbigniew Przychodniak
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Université de Marne-la-Vallée (1991-2019)

Résumé

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Le sujet de la thèse « Mallarmé et Norwid : le silence et la modernité poétique en France et en Pologne » est tout à fait central pour étudier l’évolution de la poésie à la fin du XIXe siècle. Il permet de mieux comprendre la rupture avec une tradition encore bien présente au XIXe siècle (poésie romantique et parnassienne) qui rattache la poésie à l’ordre de la représentation et du discours. Il s’agit à la fois de comprendre les transformations du langage poétique (le rythme et le son, la matière verbale deviennent plus importants que la signification au sens traditionnel du terme) et de mettre en relation cette transformation esthétique avec une crise des valeurs (religieuses en particulier) qui affecte aussi d’autres arts, surtout la peinture. La thèse situe Mallarmé et Norwid dans un contexte littéraire et culturel pour mieux comprendre l’orientation d’une recherche poétique qui fonde un nouveau type de langage et programme un nouveau mode de lecture. Le silence ne conduit pas la poésie à sa fin mais il relève d’une conception différente qui privilégie la matérialité et les relations internes entre les mots (d’où un travail sur la syntaxe) plutôt que les relations des mots au référent (dans la perspective d’une mimésis) et l’organisation d’un discours. Il faut aussi souligner la dimension comparative de la thèse qui aborde l’œuvre d’un poète – Norwid – relativement inconnu hors de la Pologne, même si sa poésie est visiblement liée à la poésie européenne du XIXe siècle et aux transformations philosophiques et esthétiques de la littérature post-romantique. Ainsi, pour la première fois dans la critique polonaise, Norwid reçoit-il un ample commentaire qui souligne plutôt la modernité de son écriture et non pas son engagement idéologique et social. Quant à Mallarmé, la thèse prouve que son projet poétique, sévèrement jugé par certains de ses contemporains, n’est pas si éloigné de l’évolution de la poésie européenne comme nous pouvions le supposer