Thèse de doctorat en Histoire
Sous la direction de Claude Prudhomme.
Soutenue en 2006
à Lyon 2 .
Les actions des missionnaires de Scheut et des Jésuites ont, certes, entraîné de profonds bouleversements chez les Ding orientaux ; mais l'analyse de ces changements nous révèle que la rencontre de l'énoncé chrétien avec la culture autochtone s'est réalisée sur un fond de malentendu et qu'elle a produit des réactions variées et souvent inédites. Pour affronter le nouveau défi lancé par les missionnaires, les populations autochtones ont observé, jugé et inventé des moyens capables de les insérer dans le nouvel ordre venu de l'occident sans compromettre leurs propres traditions qu'elles estimaient indispensables à leur destinée historique. Il s'agissait, pour elles, de négocier leur survie identitaire en opérant des choix stratégiques devant l'imminence d'une "modernité" imposée du dehors et dans un contexte politique et économique contraignant et d'oppressif. Elles ont cherché avant tout à éviter un choc frontal qui leur aurait été fatal. Aussi ont-elles joué avec l'arme de la ruse et l'art de la simulation pour protéger les territoires culturels et religieux qu'elles jugeaient essentiels à leur survie.
The cross and the goat : Scheutist and Jesuit missionnaries among oriental Ding population in Democratic Republic of Congo (1885-1933)
Pas de résumé disponible.
The action of the Scheut missionaries (1908-1919) and the Jesuits (1921-1933) undoubtedly brought about deep changes amongst the Eastern Ding population; but analysing theses changes shows that the encounter between christianity and the native culture took place in a context of misunderstanding. It also brought about diverse and often unforeseen reactions. In order to face the new challenge initiated by the missionaries, the natives observed, appraised and invented new ways to become part of this new order originating in the Western world without jeopardizing their own traditions which they felt were essential to their historic destiny. For them, it meant ensuring the survival of their identity, through strategic choices in the face of threatening "modern ways" imposed on them by the outside world and within a political and economic context that was both restrictive and oppressive. Above all, they tried to avoid a head-on collision which would have been fatal to them. Therefore they used the tool of trickery and the art of simulation in order to protect those cultural and religious areas that appeared essential to their survival.
Cette thèse a donné lieu à une publication en 2007 par Éd. Karthala à Paris
La mission chrétienne à l'épreuve de la tradition ancestrale : Congo belge, 1891-1933 : la croix et la chèvre