Auteur / Autrice : | Françoise Pencalet-Kerivel |
Direction : | Gérard Le Bouëdec |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Lorient |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La pêche à la langouste verte sur les côtes de l’Afrique Occidentale Française est une pêche coloniale, née dans le port de Douarnenez au début du XXe siècle. Activité de substitution à la pêche sardinière, elle devient un système halieutique autonome tout en maintenant les caractéristiques de la pêche artisanale. Les pêcheurs de langoustes, appelés « Mauritaniens », constituent un groupe particulier au sein de la population maritime. En 1955, les pêcheurs de Camaret commencent l’exploitation d’un nouveau produit : la langouste rose du Banc d’Arguin. Le crustacé devient dès 1960, l’« or rose » des deux flottilles bretonnes qui, en se modernisant, quittent le cadre artisanal. Le stock surexploité s’épuise rapidement. Comme l’avaient fait les pêcheurs de langoustes vertes, les « Mauritaniens » de la langouste rose prospectent à leur tour mais se heurtent à l’édification du droit de la mer (extension des eaux territoriales). La Mauritanie, devenue un Etat indépendant, désire profiter de ses richesses ichtyologiques, elle impose des accords de pêche. L’activité langoustière bretonne se maintient dans la ZEE mauritanienne, mais avec une flottille limitée et vieillissante. En 1987, les représentants de l’Europe bleue négocient avec la Mauritanie l’accès à la ressource. En devenant une pêche européenne, les « Mauritaniens » perdent leur exclusivité. L’activité langoustière bretonne, initialement artisanale et coloniale, s’est adaptée à la modernité et à l’édification du droit de la mer mais n’a pas résisté à la concurrence européenne et cesse en 1990.