Thèse de doctorat en Section Hautes études asiatiques et Pacifique. Etudes chinoises
Sous la direction de Anne Cheng.
Soutenue en 2006
à Paris, INALCO .
Le présent travail examine le rôle de yue/le, "musique/joie", dans le Xunzi. L'analyse ici présentée souligne l'importance de la musique comme "exercice spirituel" pour transformer la nature humaine. Après avoir traduit le chapitre Guyue du Lüshi chunqiu, la thèse s'articule en quatre partie principales, appelées "mouvements". Le premier mouvement rapproche la question de la transmission musicale dans la Chine ancienne, notamment le problème de la notation et la différence entre la musique selon les sources transmises et celles archéologiques. Le deuxième mouvement introduit le personnage historique de Xunzi et l'histoire traditionnelle de texte lui attribué. Ce mouvement-ci présente l'état de l'art pour ce qui concerne l'histoire de la discussion sur la datation du Yuelun, qui entraîne le Yueji, chapitre transmis comme partie du Liji. Le troisième mouvement rapproche la théorie musicale développée dans le Xunzi par rapport aux catégories de la pensée exprimées dans l'œuvre, notamment xing (nature humaine), qing (émotions, sentiments, nature instinctive), yu (désirs), xin (cœur, esprit), shan (bon) et e (mauvaise). Ensuite, on souligne l'importance de la musique par rapport au rituel comme méthode pivot pour retrouver et assurer l'harmonie sociale. Cette idée est analysée dans le chapitre Yuelun, qui est ici traduit et commenté. En conclusion, le quatrième mouvement souligne le rôle de la musique comme l' "art de gouverner". La dissertation de Xunzi sur la musique est donc liée à la pensée politique et à l'élaboration artistique.
The meanings of Yue/Le in the 'Xunzi' : a une approche philosophique
This work examines the role of yue/le, "music/joy", in the Xunzi. This analysis emphasizes the use of music practices as "spiritual exercise" to craft and transform human nature. After translating the Guyue - chapter of Lüshi chunqiu - the work is articulated in four parts called "movements". The first movement focuses on music in ancient times and specifically on the problem of musical notation, presenting a short comparison between ancient musical theory based on pre-Qin sources and archeology. The second movement introduces Xunzi as an historical figure and the history of the Xunzi text. This movement also explores the problem of time priority between the Yueji, chapter of Liji, and the Yuelun of Xunzi. The third movement approaches the musical theory in the "Xunzi" in relation to the categories developed in the text, particularly xing "inner nature", qing "emotional impulses", yu "desires", shan "good" and e "bad". Music is understood as the performance part of li "ritual" so that its importance is conceived as a specific ehtical power for governing a state. This idea is fully analyzed in the Yuelun chapter, which is here translated and commented. Finally, the forth movement concludes by unerlying the role of music as the "art of good government". '