Thèse de doctorat en Sociologie du travail et des rapports sociaux de sexe
Sous la direction de Jean-Pierre Durand.
Soutenue en 2006
La recherche repose sur l’étude de l’entrée de femmes dans les entreprises du bâtiment. Ce secteur d’activité se présentant comme un bastion masculin, l’entrée de femmes, en particulier sur les métiers de chantier, ne va pas de soi. Dans ce contexte, quelles sont les conditions sociales, politiques, économiques qui ont rendu pensables et possibles ces destinées particulièrement improbables de femmes dans le bâtiment ? L’entrée de femmes dans un secteur séculairement masculin peut être analysée comme une construction sociale. L’objectif est donc de démontrer comment cela se construit et à partir de quelles réalités. Nous inscrivons notre analyse sous l’angle des rapports sociaux de sexe permettant de penser dans une vision dynamique les oppositions de genre. Ces oppositions sont également inscrites dans des contradictions et des luttes de classes sociales. La thèse soutenue est alors celle de la démonstration que la différence sexuelle, qui avait jusque là servi à exclure les femmes du bâtiment, peut désormais être utilisée pour construire, déconstruire et/ou reconstruire une certaine hiérarchie des pouvoirs (économique, social, symbolique). Cette hiérarchie est la réponse à la confrontation des intérêts revendiqués par les employeurs et les salariés. Ces revendications ne portent pas seulement sur les conditions de travail et les rémunérations, mais aussi sur la "modernisation" du secteur et du sens qu’on lui donne, la mobilité ou la précarité. De ce fait, l’introduction de la mixité par le biais de la féminisation peut être analysée comme un acte politique. Car l’usage fait, par les représentants syndicats patronaux et les chefs d’entreprise, de la féminisation apparaît comme une politique de normalisation des comportements des ouvriers du bâtiment.
Women in the building sector, an innovation into clearly - dark
This research rests on the study of the women entry in the building sector. This sector being presented in the form of a male bastion, the entry of women, in particular on the trades of building site, does not go from oneself. In this context, what are the social, political, economical conditions that made thinkable and possible these particularly improbable women destinies in the building sector? The entry of women in a sector traditionally male can be analysed like a social construction. The objective is thus to show how that is built and starting from which realities. We direct our analysis by focusing on the social relations of sex, thinking in a dynamic vision the gender oppositions. These oppositions are also registered in contradictions and fights of social classes. The thesis is the one of the demonstration that the sexual difference, which (until) had been used before to exclude the women from the building sector, can now be used to recreate a certain hierarchy of the power economical, social, symbolic system). This hierarchy is the response to the confrontation of the interests asserted by the employers and the employees. These claims do not relate only on the working conditions and the remunerations, but as well on the "modernization" of the sector, mobility or precariousness. So the introduction of feminisation can be analysed as a political act. The made use, by the employers, of feminisation seems a policy of standardization of the behaviours of the workmen of the building sector.