Thèse de doctorat en Sociologie politique
Sous la direction de Daniel Pécaut.
Soutenue en 2006
à Paris, EHESS .
Ce travail s'interroge sur les significations politiques du recours aux droits fondamentaux dans un conflit. L'hypothèse centrale est que, pour constituer une politique, les discours des droits de l'homme doivent être à même de proposer une «mise en récit» globale et cohérente des violences. Le mouvement de la thèse suit celui celui de l'élargissement de la configuration des réseaux des droits de l'homme. Dans un premier moment, alors que la violence politique prédomine et que les atteintes contre les droits de l'homme sont ciblées, les ONG sont les uniques acteurs face à l'État. Elles utilisent les droits de l'homme comme un instrument de revendication politique et en viennent à justifier la plupart des exactions commises par les guérillas. Alors que la violence se généralise, de nouveaux protagonistes se saisissent des discours des droits humains (État, acteurs armés, société civile, réseaux transnationaux). Malgré ce mouvement d'élargissement, leurs discours ne donnent lieu qu'à une appréhension partielle et fragmentée de la situation. L'exemple colombien montre que, dans un conflit, les droits fondamentaux sont une question hautement politique mais pas une politique.
Human rights and politics : fundamental rights at stake in the Colombian conflict
This work investigates the political meaning of the use of fundamental rights in the environment of a conflict. The first thought to be demonstrated is that the discourse of human rights has to establish a global and comprehensive explanation of violences in order to be understood as a politic. The framework of this thesis follows the growth of the constitution of the network. At the beginning, in an environment of political violence and specific violations of human rights, NGOs were the main actors standing against the state. They used human rights as a political tool and their action indirectly supported almost of unlawful actions of guerrillas. While violence terribly grows up, new actors claim human rights as a political tool (state, army actors, civil society, transnational networks). Despite of this, their respective actions weaken a comprehensive approach of the situation. The Colombian case illustrates that, in a conflict, fundamental rights are a sensitive political question but not a politic.
Cette thèse a donné lieu à une publication en 2010 par Karthala à Paris et par Science Po Aix à Aix-en-Provence
L'enjeu des droits de l'homme dans le conflit colombien