Thèse soutenue

Reconsidérer l'instrumentation des collectifs dans les organisations

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Auteur / Autrice : Ismaël Sene
Direction : Charles-Henri Besseyre des Horts
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Jouy-en Josas, HEC
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine2015-2020)
Jury : Président / Présidente : Yvon Pesqueux
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Chevalier, Andreu Solé
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Bessire, Anne Pezet

Résumé

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L'histoire parallèle des rationalisations des pouvoirs d'une part et des savoirs d'autre part, se laisse lire comme une convergence progressive de ces deux traditions du management, des points de vue de la réification et de l'instrumentation des collectifs. Or du fait de la complexification et de la dématérialisation du travail, seule une conception démocratique de l’action collective peut véritablement répondre aux enjeux managériaux de cette convergence. L'idéal démocratique, peut être caractérisé comme une action sociale où la régulation des savoirs est acceptable a priori (Hatchuel). De fait, il présuppose un système de légitimation de cette régulation que l'on peut définir comme une épistémologie d'entreprise (Von Krogh). Il ne serait cependant pas suffisant de caractériser des épistémologies (cognitiviste, connexionniste et énactionniste) d'entreprise, car on sait que l'idéal d'une régulation légitime des savoirs masque la réalité conjointe d'une configuration dynamique des pouvoirs. La démocratisation de l'action impose par conséquent de reconsidérer l'instrumentation des collectifs pour que cette double dynamique puisse être gérée à l'aide d'une instrumentation évolutive. Nous menons ce travail de définition des repères génériques de l'évolutivité instrumentale, selon une démarche de modélisation systémique, dans la perspective du constructivisme téléologique (Le Moigne). Cette démarche de conception "en chambre", tire notamment parti d'une observation participante de dix-huit mois, dont la fonction est d'accroître l'intelligibilité, et de fait la projectivité du modèle. Nous aboutissons à la construction d'un modèle typologique de définition des repères génériques de l'instrumentation. Celui-ci met en scène les dimensions formelle, temporelle et spatiale d'une instrumentation démocratique du collectif. Nous ouvrons ainsi le champ des possibles, en caractérisant sur l'axe éthique, trois grandes modalités de la démocratie organisationnelle, fonctionnant chacune selon la même axiologie ternaire. La variété des points aveugles de l'action que cette modélisation permet de mettre à jour constitue, du point de vue herméneutique, la preuve de la projectivité du modèle. Au terme de cette recherche, des perspectives nouvelles sont ouvertes du point de vue de l'instrumentation du collectif conçue comme une démocratisation de l'action collective