Thèse soutenue

Hannah Arendt et la littérature
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Auteur / Autrice : Bérénice Levet
Direction : Robert Legros
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Caen

Résumé

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Il n’est de lecteur d’Hannah Arendt qui ne soit frappé par la présence des poètes et des romanciers dans le cours de son oeuvre, par l’irrigation de sa pensée par la source littéraire. Sur fond de réconciliation de la philosophie et de la littérature, mise au crédit du XXe siècle, surgit ainsi l’énigme d’une façon proprement arendtienne d’acclimater la parole poétique et romanesque à l’écriture théorique. Afin d’élucider cette énigme, d’en dévoiler les enjeux, j’ai tenté de retrouver les fondements ontologiques du parti pris littéraire d’Arendt : Pourquoi des poètes et des romanciers ? Autour de quels concepts les affinités avec les écrivains se nouent-elles ? Quels écueils, contrairement aux philosophes, savent-ils éviter qui les rend dignes de jouir, auprès du penseur politique, d’une validité exemplaire? Il convenait ensuite, afin d’entrer plus avant dans cette pensée du roman et de la poésie jamais élaborée mais partout suggérée, de traiter séparément chacun des deux genres : la poésie d’abord, conservatoire d’une Stimmung et d’une modalité de la vérité pré-modernes, puis le roman, qu’Arendt goûte comme lectrice, accueille avec libéralité comme penseur mais qui lui demeure suspect comme genre littéraire. Il restait enfin à circonscrire les pouvoirs reconnus par Arendt à la littérature. A cette fin, j’ai pris soin de repasser à travers la sédimentation des fonctions du récit, des rôles qu’il joue dans la vie des corps politiques et dans les vies privées. Il est alors apparu que ces sédiments cristallisent autour de la notion épineuse - mais, selon mon hypothèse, insigne couronnement de l’anthropologie arendtienne -, de réconciliation avec ce qui est