Thèse soutenue

Évolution phonétique des toponymes dans le Nord-Cotentin
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Auteur / Autrice : Stéphane Laîné
Direction : Catherine Bougy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage. Linguistique et phonétique générales
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Caen

Résumé

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La création d’un Code officiel géographique en 1943, la multiplication des supports aux formes écrites des toponymes (documents administratifs, almanachs, panneaux d’indications routières, cartes géographiques …) permettent au grand public de penser que les noms de nos communes sont immuables. Or, il n’en est rien. Les graphies en usage aujourd’hui ont été fixées tardivement, en général au début du XIXe siècle. La prononciation des toponymes demeure multiple, malgré le rôle uniformisateur de l’école et, plus récemment, des médias de masse : prononciation « moderne », induite ou influencée par la graphie ; prononciation plus traditionnelle, transmise oralement et témoin des phénomènes linguistiques historiques ; prononciations dialectales, marquées par des archaïsmes et des caractéristiques d’ampleur locale ou régionale. Après une première partie où l’auteur définit l’aire géographique sur laquelle son travail a porté, les enjeux linguistiques de ses recherches et les outils techniques mis en œuvre, cette thèse expose dans une deuxième partie les résultats obtenus lors d’enquêtes orales effectuées auprès d’un échantillon de cinquante témoins représentatifs de la population de l’arrondissement de Cherbourg. Les formes recueillies sont analysées statistiquement et explicitées. Cette première approche permet de définir une estimation de la prononciation des noms de communes du Nord-Cotentin à l’aube du XXIe siècle et de comprendre quels sont les facteurs qui déterminent une réelle diversité des réalisations orales. Les prononciations dialectales obtenues sont également présentées et étudiées. Après cet aspect synchronique, une troisième partie est consacrée à l’aspect diachronique. Elle présente des reconstitutions hypothétiques de l’évolution phonétique de vingt-cinq toponymes et montre comment l’onomastique s’inscrit dans l’histoire plus générale de la langue, renouvelant ainsi un domaine de recherche qui néglige parfois l’oralité