Thèse soutenue

Evaluation des facteurs de risque professionnels du cancer broncho-pulmonaire primitif : étude cas-témoin
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Auteur / Autrice : Fabienne Gonedec
Direction : Christophe Paris
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Médecine
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Rouen

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Objectifs : évaluer la fraction de cancer broncho-pulmonaires primitifs attribuables aux facteurs professionnels. Matériel et méthodes : enquête cas-témoins hospitalière conduite au Centre Hospitalier Universitaire de Rouen. Les 90 cas, confirmés cytologiquement ou histologiquement, ont été inclus de novembre 1995 à janvier 1997. Après exclusion de 8 d'entre eux (dont 5 femmes), chacun fut apparié à un ou deux témoins (n=130) comparables par le sexe; l'âge (+/- 5 ans), la catégorie socio-professionnelle et le tabagisme (fumeurs versus non fumeurs). Un recueil du tabagisme et des histoires médicales et professionnelles fut effectuée auprès de chaque sujet. Une expertise de chaque histoire professionnelle fut réalisé, sans connaissance des statuts de cas et de témoins, et aidée d'une matrice emploi-exposition pour les exposition à l'amiante. Résultats : Cas et témoins différaient significativement quand au tabagisme. Les témoins comportaient une proportion supérieur d'ex-fumeurs, et avaient fumé moins, en quantité comme en durée. Après régression logistique, les sujets présentaient une symptomatologie respiratoire chronique présentaient un risque 2 fois supérieur de cancer bronchique (OR = 2. 0; IC95% = 1. 0-4. 1). 29,3% des cas et 20, 8% des témoins ont été certainement exposés aux fibres d'amiante au cours de leur activité professionnelle (OR ajusté sur le statut tabagique = IC 95%= 0. 92-3. 49). Le risque tend à se majorer avec l'emploi dans certaines activités (construction navale et ferrovière et bâtiment), certaines professions (conducteurs de machines, de véhicules et d'engins lourds), le niveau moyen, la fréquence et les indices cumulés d'exposition. Après régression il apparaît que les expositions indirectes ont significativement multiplié le risque par plus de 3 (OR=3. 6 IC95%=1. 1-11. 4). Parmi les autres agents cancérogènes certaines ou probables, il apparaît un excès de risque non significatif pour les expositions aux fumées de diesel (OR ajusté =1. 57; IC95%=0. 72-3. 43). Le risque tend à augmenter avec les niveaux moyens et durées d'exposition des fumées. Parmi quelques professions, les sujets ayant exercé une activité agricole semblent également présenter un excès de risque (OR ajusté : 1. 41; IC95%=0. 73-2. 74). La fraction de cancers bronchiques attribuable est estimée à 20. 4% pour l'ensemble des différents agents cancérogènes, 14, 1% pour l'exposition certaine à l'amiante et 6,5% pour les fumée de diesel. L'ensemble des professions étudiées seraient responsables de 12,3% des cancers bronchiques primitifs,dont 7,6% pour les professions agriocoles. Parmi les cas près d'un quart ont pu bénéficier d'une procédure de déclaration de maladie professionnelle, dont 75% pour l'amiante seule. Conclusion : notre étude a mis en évidence l'intérêt de l'interrogatoire professionnel systématique des patients porteurs de cancers bronchiques, et l'importance de la contribution des facteurs professionnels dans la survenue de ces cancers dans notre région très industrialisée.