Créativité et mélancolie : étude psychopathologique, psychanalytique et esthétique sur leurs intéractions

par Maria Eléna Osiceanu

Thèse de doctorat en Psychopathologie

Sous la direction de Jacqueline Lanouzière et de Vladimir Marinov.

Soutenue en 2005

à Paris 13 .


  • Résumé

    Les actuels manuels DSM ne reconnaissent pas à la mélancolie sa spécificité et tendent à l'inclure dans le domaine des dépressions majeures (caractérisées) qui n'a aucun caractère discriminant, même s'il existe une différence à la fois quantitative (en termes d'intensité) et qualitative entre les deux entités. La mélancolie se trouve ainsi réduite à une forme clinique de la dépression scorifiée par une échelle psychométrique. En rapport de ces considérations, notre recherche essaye de promouvoir une interrogation portant sur une organisation psychique spécifique pour la mélancolie, qui la différencie par rapport à la dépression. Il s'agit d'une organisation, dont la caractéristique est de s'être constituée autour d'un processus vital de défense, concernant le potentiel créatif, d'un individu. Nous avons postulé les hypothèses suivantes : 1 : l'acte créatif est une modalité d'organiser, de " matérialiser ", de maîtriser et de contrôler le trouble dépressif. Grâce au processus créatif la dépression s'organise, et devient mélancolie créatrice. 2. Il existe un certain niveau de la dépression (légère ou modérée), qui est mis au service de la créativité. C'est une poussée de chargement au-delà de laquelle tout ce qui est propulsif devient inhibitif. C'est justement dans cet intervalle considéré d'intensité optimale, que la dépression prend la forme d'une mélancolie créatrice. A partir d'ici, on peut conclure qu'il existe davantage de créateurs mélancoliques que de mélancoliques créateurs. 3. Il existe chez le mélancolique créateur une composante féminine de la créativité, dont la caractéristique essentielle est son contenu mortifère. Malgré son contenu mortifère, c'est justement cette composante féminine de la créativité qui sauve le mélancolique du danger de l'autodestruction. 4. La restauration narcissique de l'image de soi se réalise chez le mélancolique par l'intermédiaire de sa création. L'objet de la création remplace l'objet perdu du mélancolique, et grâce à l'identification narcissique du créateur à son œuvre, cette dernière devient le miroir restaurateur de l'image de soi. Ces hypothèses peuvent ou non se vérifier ensemble, avec des dosages qui varient d'un cas à l'autre, en fonction de la personnalité de l'individu comme de son positionnement, dans le registre normal – pathologique.

  • Titre traduit

    Creativity and melancholy : a psychpathological, psychanalytical and aesthetic study about their interactions


  • Résumé

    The present DSM textbooks do not concede to the specificity of melancholy and tend to assign it to the scope of major depressions (characterized ones), which cannot discriminate between the two, even if there is a difference both in quantitative terms (relative to its intensity) and in qualitative ones, between the two entities. Hence melancholy is reduced to a clinical form of depression, susceptible to measurement on a psychometric scale. In light of these remarks, our research hypothesizes a psychic organisation endemic of melancholy, differentiating the latter from depression. This organisation would be characterized by its institution around a vital defence process, namely the creative potential, of an individual. The hypotheses we have put forth are the following: (1) The creative act is a way of organizing, “materialising”, mastering and controlling the depressive disorder. Thanks to the creative process, depression organizes itself and becomes creative melancholy. (2) There is a level of depression (the mild or the moderate one) which is placed in the service of creativity. It is a tension upsurge in the aftermath of which anything propelling forward becomes inhibitory. It is during this interval of maximum intensity that depression takes the form of a creative melancholy. Whereof, the conclusion drawn is that there are more melancholic creators than creative melancholics. (3) There is a feminine component of creativity observable with the creative melancholic and its most prominent trait is its mortiferous content. Yet, despite its mortiferous content, it is precisely this feminine component of creativity which saves the melancholic from the danger of self-destruction. (4) The narcissistic restoration of the image of one's self is perpetrated, with the melancholic, through creation. The object of creation substitutes for the lost object of the melancholic, and, through the narcissistic identification of the creator with its work, the latter becomes the restorative mirror of the image of his/her self. These hypotheses may or may not be confirmed together, in degrees varying with the given situations, and function both of the personality of the individual, and of his/her position in the normal-pathologic register.

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Informations

  • Détails : 2 vol. (478 f.)
  • Notes : Publication autorisée par le jury
  • Annexes : Bibliogr. f. 400-407

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