Auteur / Autrice : | Bénédicte Martin |
Direction : | François Eymard-Duvernay |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Ève Chiapello, Victor Ginsburgh, André Orléan |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Heinich, Dominique Sagot-Duvauroux |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse a pour objectif de proposer un cadre d'analyse permettant d'appréhender la construction de la qualité d'une œuvre d'art, indissociable de celle de l'artiste. La qualité artistique est a priori indéterminée, en d'autres termes les biens artistiques sont incomplets, ce qui exige, en conséquence, un travail social de définition de la qualité artistique, puis d'identification des œuvres susceptibles d'être valorisées. En premier lieu, il convient de déterminer la ou les manières de définir ce qu'est, et ce que devrait être une œuvre d'art. Pour ce faire, nous avons réalisé une analyse textuelle des discours tenus par des critiques d'art réputés. Trois grammaires de qualité artistique, correspondant aux trois conventions de l'art actuel, sont ainsi identifiées. L'art contemporain est une de ces conventions sur laquelle nous avons focalisé notre attention. Dans un deuxième temps, le monde social de l'art contemporain est présenté, il se compose d'artistes et d'experts, et se fonde sur un registre de qualification spécifique. Ce sont ces experts, les instances de légitimation, qui complètent c'est-à-dire identifient et qualifient les biens d'art soumis à leur jugement. A partir de différents travaux d'Économie de la culture, et principalement ceux issus du courant institutionnaliste, nous avons donc centré notre analyse sur la dynamique de reconnaissance des artistes, par les experts. L'Économie des Conventions présente un cadre théorique renouvelé, propice à l'analyse des opérations de qualification. La notion d'épreuve est ici mobilisée afin d'examiner les procédures d'évaluation des artistes, dans leur déroulement et leur visée. Une analyse qualitative, reposant principalement sur des enquêtes et des observations, nous permet d'identifier plusieurs types d'épreuves de reconnaissance artistique, organisées en réseau. Nous avons alors eu recours à la théorie des réseaux afin de conceptualiser la dynamique de qualification de l'artiste et de son œuvre. Le réseau hiérarchique d'épreuves de reconnaissance ainsi obtenu constitue le parcours d'insertion des jeunes artistes sur le marché de l'art contemporain.