Auteur / Autrice : | Stéfanie Delestré |
Direction : | Claude de Grève |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le roman noir contemporain a toujours été envisagé par la critique comme un avatar du roman policier. Or, si les histoires de détective dont il est en partie constitué peuvent justifier un tel rapprochement, il met pourtant en œuvre un univers fictionnel radicalement différent, et une manière d'opposition qui fait d'abord du roman noir une " littérature contre ". Mais l'étude d'une quinzaine de ses productions majeures, américaines et françaises, montre bien qu'il déborde largement le cadre trop étroit que fixent les contours d'une catégorie générique. Un registre thématique de la trivialité qui relève du grotesque littéraire, une écriture paradoxale du banal et de l'excès qui donne à voir la dualité essentielle de l'individu et la duplicité du réel, une stratégie textuelle du brouillage des sens et du sens, qui saisit le lecteur et l'amène à douter de ses propres repères, autant d'éléments caractéristiques qui trouvent des résonances dans d'autres domaines du littéraire et étendent le caractère subversif du roman noir de sa thématique à son esthétique. Le roman noir renverrait ainsi à une conception de l'humanité qui conditionne la manière de penser le littéraire. C'est alors comme " contre-littérature " qu'il convient de l'appréhender, parce qu'il révèle le caractère arbitraire des frontières dressées par l'institution littéraire et remet en cause la conception dominante de la littérature.