Thèse de doctorat en Langues, littératures, et civilisations des pays anglophones
Sous la direction de Claire Bazin.
Soutenue en 2005
à Paris 10 .
La poésie d'Elizabeth Barrett Browning trouve ses origines dans la tradition de la poésie sentimentale romantique dont elle s'inspire et s'écarte dans ses choix poétiques novateurs. Sa poésie-charnière remanie les textes antérieurs et les figures tutélaires inscrites en palimpseste permettant la génération et la validation de voix traditionnellement mises à l'écart. Cette poésie polyphonique remet en question l'idéologie victorienne car les genres, les normes poétiques et les images traditionnelles sont transposés et manipulés à des fins personnelles et politiques. L'instant de passage symbolisé par l'apparition et la disparition de ces voix montre que sa poésie hésite encore entre dénonciation et renoncement mais fait de cet instant éphémère intermédiaire le lieu privilégié de la création poétique. Les décentrements de cette voix et la fugacité du motif du cri indiquent que c'est l'esthétique de la transmission et de la transition qui forge de nouvelles modalités poétiques féminines.
Elizabeth Barrett Browning's poetry : heritage, palimpsest and transition
The origins of Elizabeth Barrett Browning's works lie in the tradition of sentimental Romantic poetry in which she fends inspiration but from which she distances herself, choosing her own innovative style. Her reshaped poetry hinges on revised former texts and guardian figures that lie beneath the surface, allowing her to produce and empower voices traditionally set apart. This polyphonic poetry challenges Victorian ideology by manipulating poetical genres, norms and conventional images in order to meet personal and political ends. The transitory moment symbolized by these emerging and fading voices shows that her poetry continually hesitates between denunciation and renunciation, but transforms this moment of transience into the favourite locus of poetical creation. The displacement of this voice and the transient pattern of the cry reveal that the aesthetics of transmission and transition creates new feminine poetical forms.