Thèse soutenue

Dynamiques des activités polymérasiques du virus de la rougeole et induction de l'immunité innée

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Auteur / Autrice : Sébastien Plumet
Direction : Denis Gerlier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie moléculaire
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Lyon 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La réplication du virus de la rougeole (VR) est entièrement cytosolique et met en jeu une ARN-polymérase ARN-dépendante (RdRp) travaillant sur une matrice génomique nucléoprotéine-ARN de polarité négative. Cette RdRp réalise la transcription et la maturation des ARNm viraux (addition d'une coiffe en 5', d'une queue poly-A en 3') correspondant aux 6 gènes N, P, M, F, H, L. Elle assure également la réplication en antigénomes de polarité positive et encapsidés par la nucléoprotéine. Ces derniers, à leur tour, servent de matrice pour la synthèse de génomes également encapsidés. J'ai mis au point la quantification des ARNs du virus de la rougeole (6 ARNm, génome, antigénome) par reverse transcription et PCR quantitative en temps réel en utilisant la technologie SYBR green associée au Light Cycler (Roche). Cet outil m'a permis d'analyser la cinétique des processus régulant les différentes activités de l'ARN-polymérase ARN-dépendante du virus de la rougeole, depuis la libération de la nucléocapside dans le cytoplasme, jusqu'à l'amplification du matériel viral dans la cellule infectée à l'étape tardive de l'infection. J'ai pu estimer pour la première fois la vitesse d'élongation d'une polymérase virale in vivo. J'ai également construit le premier modèle dynamique de l'accumulation des différents ARNs viraux au cours d'une infection virale et la régulation du passage transcription-réplication par la quantité de nucléoprotéine néosynthétisée disponible. En tirant parti du modèle ainsi établi, j'ai pu caractériser l'élément viral qui déclenche l'un des effecteurs de l'immunité innée dans la cellule infectée, la réponse interféron, et définir le senseur cellulaire capable de reconnaître cette molécule comme un "signal danger". Dans un autre volet de ce travail, réalisé avec Hélène Valentin, je me suis intéressé à l'amplification de cette réponse interféron et en particulier au rôle des protéines d'enveloppe du virus de la rougeole. L'infection morbilleuse est caractérisée par la formation de cellules multinucléées géantes (syncytia). Nous proposons la fusion comme mécanisme permettant une amplification de la réponse interféron indépendamment des voies classiques autocrines et paracrines associées aux récepteurs IFNARs et discutons l'implication d'un tel phénomène dans le cycle infectieux du virus au sein de l'organisme. Un second travail réalisé sur les glycoprotéines d'enveloppe m'a permis de montrer l'activation d'un autre effecteur de l'immunité innée, le complément, par la protéine de fusion. Cette activation augmente le ciblage des particules virales et des cellules infectées vers les cellules immunocompétentes et pourrait expliquer pourquoi le virus de la rougeole est un excellent immunogène malgré son activité fortement immunosuppressive