Thèse soutenue

Contribution à l'illusion oculogravique : effets différenciés d'une inclinaison réelle et simulée

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Auteur / Autrice : Jérôme Carriot
Direction : Vincent NougierCorinne Cian
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mouvement, performance, santé
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Université Joseph Fourier (Grenoble ; 1971-2015)

Résumé

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Ce travail doctoral s'intéresse aux similitudes et différences comportementales qu'engendrent une mclinaison réelle et simulée par accélération linéaire (centrifugation, illusions somatogravique et oculogravique). En désaccord avec l'ambiguïté inclinaison/translation du système otolithique, les trois premières expériences mettent en évidence qu'une même orientation par rapport à la gravité (G) pour l'inclinaison réelle ou aux forces gravito-inertielles (GiF) en centrifugeuse n'induit pas la même perception de l'horizon. Les ajustements visuels et proprio-kinesthésiques réalisés en centrifugeuse sont toujours au-dessus de ceux observés en environnement gravitaire. Cet abaissement de l'horizon gravitaire en centrifugeuse s'expliquerait en partie par un décalage illusoire de la référence égocentrée, probablement lié aux contraintes mécaniques engendrées au niveau des effecteurs par l'augmentation de l'intensité de la force. Une deuxième série d'expériences suggère que l'intensité de l'illusion oculogravique peut être modifiée par l'expérience des variations inertielles. La dernière expérience met en exergue le rôle important des signaux somesthésiques dans l'illusion oculogravique. D'une part, pour une distance donnée fixe entre le système vestibulaire et l'axe de rotation (force centrifuge semblable sur les otolithes), le simple fait d'allonger les jambes (variation de la distance entre les différentes parties du corps et l'axe de rotation) module l'amplitude de l'illusion oculogravique. D'autre part, lorsque les otolithes ne sont pas affectés par la force de centrifugation, et que les gravicepteurs somesthésiques sont soumis à un changement en direction et en amplitude de la gravité, on observe un déplacement de la localisation de l'horizon dans la direction de GiF appliquée au niveau du centre de masse. L'ensemble des résultats permet d'aborder l'illusion oculogravique sous l'angle d'un modèle interne de la gravité. La rémanence de la perception d'inclinaison en centrifugation serait liée à la difficulté pour l'individu d'associer la stimulation somesthésique engendrée par l'accélération linéaire, à un alignement de son propre corps sur ce modèle interne (conflit cognitif).