Thèse soutenue

La communication du bien chez Spinoza

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Auteur / Autrice : Ariel Suhamy
Direction : Pierre-François Moreau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure lettres et sciences humaines

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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" Ad captum vulgi loqui" : cette expression fameuse traduit chez Spinoza à la fois une exigence de la philosophie - partager le "vrai bien" avec le plus grand nombre-, et une impossibilité pour la philosophie, qui ne saurait s'adapter aux capacités du vulgaire sans compromettre son adéquation. Ce travail a pour objet d'examiner cette exigence paradoxale du spinozisme en étudiant la place et la pratique de la communication du bien. Par communication on n'entend non pas une notion que définit Spinoza, mais comme la manière dont Spinoza traite toutes les questions. D'autre part, l'objet est précisément la communication du bien, car ce qui fait problème c'est l'usage par le philosophe d'un langage qu'il emprunte au commun tout en le sachant inadéquat. Cette thèse défend et illustre trois propositions principales : 1/ La communication n'est pas dans le spinozisme une question secondaire, qui regarderait la simple diffusion d'une doctrine et d'un bien préalablement découvert : elle est plutôt constitutive du bien recherché. 2/ Ce bien n'est pas une destination de l'humanité mais une possibilité, que le philosophe doit explorer pour trouver lui-même la puissance de s'y déterminer. Est ainsi défini un champ d'action de l'homme rationnel au sein d'une humanité qui ne tend pas nécessairement vers le même but , mais qu'il est toujours possible d'aiguiller en ce sens. 3/ La question de la vérité est déplacée par Spinoza de la traditionnelle contemplation par un sujet individuel, au plan de la narration et de la communication entre les individus. L'enjeu est ainsi d'ouvrir le champ pour une pensée de l'altérité au sein d'une doctrine réputé pour son monisme ontologique et mental.