Thèse soutenue

La Littérature cartographique, un défi à la totalité

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Auteur / Autrice : Laurent Bernard
Direction : Bernard Mouralis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres modernes
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Cergy-Pontoise
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science politique (Cergy, Val d'Oise))

Mots clés

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Résumé

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Cette étude se propose de confronter la pratique cartographique à la littérature afin de dégager une littérature dite cartographique. C'est-à-dire une littérature qui ne se confond pas avec une littérature géographique mais qui s'approprie, lors de chaque étape du discours, les codes spécifiques et l'ambition du projet cartographique qui cherche à défier le monde dans sa totalité. Cette tentative de rapprochement, envisagée autour d'un corpus central composé de Borges, Calvino, Perec ou Stevenson et usant régulièrement de parallèles picturaux, détermine dans une première partie la nature du regard cartographique. Ce regard se réalise autour d'un abandon de l'oeil sensible et de la perspective au profit d'un oeil bicéphale à la fois divin et théorique. Un regard qui entraîne cette littérature cartographique à l'écart d'une logique de la représentation pour une logique de construction dont les fondations, abordées dans une seconde partie, laissent entrevoir la manière dont cette littérature use des dispositifs visuels génériques de la carte, entre mise à distance, encadrement, brièveté, et systèmes de projection. A ces fondations succède l'observation des stratégies mises en place par cette écriture pour, sur le modèle cartographique, réaliser de façon effective son défi à la totalité, entre structure désincarnée, globalité formelle liée à la question du genre et complétude cumulative. Ces stratégies, à la fois antinomiques et hétérogènes, rencontrent toutes des difficultés dans ce défi à la totalité, invitant à un déplacement dans la nature même de ce défi. Aussi, dans une dernière partie nous interrogeons la manière dont l'écriture cartographique consacre une lecture bien spécifique, entre réticularité et verticalité rhizomique dispensée par des dispositifs intertextuels et de bilocation. Cette lecture cartographique permet d'ambitionner la totalité du monde non plus comme une réalité rigide et continentale mais comme une réalité archipélique appelant extériorité et diversité, pour une totalité-monde ouverte et avec laquelle le lecteur se superpose pour devenir lui-même un individu-monde.