Thèse de doctorat en Sciences du langage. Didactique et sémiotique
Sous la direction de Gisèle Holtzer.
Soutenue en 2005
à Besançon , en partenariat avec Université de Franche-Comté. UFR des Sciences du langage, de l'homme et de la société (autre partenaire) .
Quelles variétés de français parlent les employées de maison non scolarisées de Cotonou qui ont acquis le français " sur le tas " et comment réussir l'amélioration de leurs compétences langagières en milieu institutionnel ? Telle est la question centrale de cette étude. Ce travail propose d'abord un état des lieux de la situation du français au Bénin, pays multilingue et aborde les conditions sociolinguistiques dans lesquelles les locuteurs plurilingues africains s'approprient une langue non maternelle (LNM) de manière non guidée. A partir des entretiens interactifs entièrement menés en français avec les enquêtées non scolarisées, l'étude a abordé les questions fondamentales que peut poser l'appropriation d'une LNM en milieu naturel. Le cadre théorique porte essentiellement sur la problématique de la variation linguistique et fonde les réflexions sur les travaux menés sur l'appropriation du français en milieu multilingue africain. Les notions abordées par G. Manessy et P. Wald (1984), S. Lafage (1985), A. Queffelec (1994), ont été étudiés : la notion de norme, de continuum inter/intralinguistique, de simplification, etc. Ainsi que les travaux qui portent sur l'analyse des caractéristiques des variétés langagières produites par les locuteurs non scolarisés (J-L. Hattiger (1983), A. Napon (1992), Y. Simard (1998) ont contribué à analyser des données recueillies sur le terrain. Les résultats des données analysées ont pris en compte les conduites discursives ainsi que les compétences langagières (situationnelle, linguistique et pragmatico-communicationnelle) des enquêtées. Les conclusions qui en sont tirées suggèrent des propositions didactiques qui abordent quelques critères fondamentaux de la fonctionnalité de l'enseignement / apprentissage des langues étrangères aux adultes non scolarisés et analphabètes
Learning French as a non mother thongue in a natural environment : a case study of unschooled house helps in Cotonou : sociolinguistic analysis and pedagogical approaches
What varieties of French are spoken by unschooled Cotonou female house helps who acquired the language at work and how can we improve on their linguistic competence in a formal educational setting? That is the crucial question of this research. This study begins with the presentation of the place of French language in Benin, a multilingual country, and the sociolinguistic conditions under which multilingual Africans speakers appropriate a non mother tongue at their place of work. From a series of interactive interviews carried out in French with the unschooled subjects, the research focused on fundamental questions that could be asked concerning the acquisition of a non mother tongue in a natural environment. The theoretical framework borders essentially on the subject of linguistic variation and is based on previous studies on the appropriation of French language in multilingual African environment. Concepts tackled by G. Manessy & P. Wald (1984), S. Lafage (1985), A. Queffelec (1994), were studied: the concepts of norm, inter/intralinguistic continuum, simplification, etc. Also works on the analysis of characteristics of language varieties produced by unschooled speakers (J-L. Hattiger (1983), A. Napon (1992), Y. Simard (1998) have helped in analysing our data. The results obtained from the analysed data took into consideration our subjects' discursive behaviour as well as their linguistic competence (situational, linguistic, pragmatic and communicational). From our findings some pedagogical proposals are made concerning fundamental criteria for the functionality of foreign languages teaching / learning for unschooled and illiterate adults