Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Florence Villien
Direction : Yves Jammes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie intégrée en conditions extrêmes
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de physiopathologie respiratoire (Marseille)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Même s’il existe un engouement récent de l’étude des bénéfices du yoga dans la littérature scientifique occidentale, les données concernant les effets de la respiration yoga (RY) sur les performances psychophysiques en particulier la sensation respiratoire chez l’homme sain et l’asthmatique et la puissance développée lors de l’exercice aérobie sont totalement absentes. Nous avons mesuré chez des sujets sains et chez des asthmatiques l’effet d’un entraînement à la respiration yoga type « ujjai » (ERY), caractérisée par une respiration lente (2,5. Min-1) entrecoupée d’apnées, sur le gain de la sensibilité respiratoire mesurée par des méthodes psychométriques (quantification subjective de charges inspiratoires résistives externes). Puis, nous avons recherché les conséquences de l’« ujjai », ou d’une combinaison de deux autres types de respiration yoga (« bhastrika » et « uddiyana bandha », sollicitant le diaphragme et dénommée « diaforce ») sur la puissance aérobie et la fréquence cardiaque lors d’un effort sur cycloergomètre maintenu à 70% de la fréquence cardiaque (FC) maximum. Après deux mois d’ERY chez les sujets sains et quatre semaines chez les asthmatiques, on mesure une amélioration sélective de la sensation respiratoire : l’exposant n de la loi de Stevens ( = k. n) qui mesure la sensation versus la pression buccale, a été significativement augmenté. Chez les asthmatiques, cet effet s’accompagne d’une diminution des résistances des voies aériennes 3,26 + 0,31 à 2,6 + 0,32 cmH2O. L-1s et chez les sujets sains, il s’associe à une diminution de la fréquence respiratoire de 19,6  2. Min-1 à 13,6  3. Min-1, traduisant l’existence de modifications durables du régime ventilatoire. Lors de l’épreuve d’exercice aérobie, et après un mois ERY, la puissance a augmenté de 17% et la diminution de FC au cours de la première minute de récupération s’est accentuée. Ces résultats s’accompagnent d’une réduction de la baisse de la saturation en oxygène de l’hémoglobine (SaO2) durant la respiration « ujjai » et d’une augmentation de 15% de la pression inspiratoire maximale (PIMax) après une semaine de « diaforce ». Aucune modification n’est constatée chez les groupes contrôles non entraînés par ERY. Ces données démontrent que l’ERY augmente sélectivement la sensation respiratoire, induit des modifications persistantes du régime respiratoire, et améliore les capacités à l’exercice, accroissant la force contractile du diaphragme et favorisant le paiement de la dette d’oxygène. Ces techniques respiratoires inspirées du yoga pourraient être intégrées dans l’éducation thérapeutique des patients insuffisants respiratoires et pourraient être utiles pour améliorer les performances sportives sans avoir recours à des agents dopants.