Figures et renouveau du mélodrame au vingtième siècle
Auteur / Autrice : | Corinne Saillard |
Direction : | Ivanka Stoïanova |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musique |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Qu’est-ce qui pousse les compositeurs à écrire pour la voix parlée ? Si en 1912 la Sprechstimme expressionniste du Pierrot lunaire d’Arnold Schœnberg détourne la voix du chant lyrique traditionnel, une voix parlée plus virulente encore sera jusqu’en 1951 la médiatrice de l’engagement spirituel et politique du compositeur. En ce sens, elle rejoint la parole enfouie et morcellée d’Helmut Lachenmann qui, pour faire réagir l’auditeur, lui impose un effort constant de reconstruction sémantique. Le rapport à la langue est délibérément plus jouissif chez W. Walton (Façade, 1922) ou W. Vogel (Worte, 1962) et trouvera dans les années 80 une résonance intimiste chez G. Kurtág ou Gérard Pesson. Enfin, à la recherche de ces voix montreuses d’images, Michèle Reverdy revisite le conte en musique interrogeant cette pulsion narrative présente dans l’écriture de Pascal Quignard ou J. L. Borges. Une invitation au récit qui, chez J. Schöllhorn, S. Sciarrino, G. Battistelli ou M. Jarrell s’entend comme "action invisible", théâtre intériorisé par la musique et les mots, tandis que la particularité du "mélodrame concret" de Michel Chion est de mettre en scène non un narrateur ou un lecteur, mais un personnage parlant et vivant au présent.