Du sang et de l'argent : itinéraires du chasseur et de la venaison chez les Tikar du Cameroun central
Auteur / Autrice : | Julienne Saratou Ngoundoung Anoko |
Direction : | Jean-Pierre Warnier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Jury : | Président / Présidente : Séverin Cécile Abega |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Warnier, Séverin Cécile Abega, Serge Bahuchet, Françoise Grenand |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette étude pose le problème de la relation des Tikar à leur milieu naturel, plus précisement leur relation à la faune sauvage. Elle se fait à travers, d'une part, l'analyse de l'itinéraire technique, économique et symbolique du chasseur et l'acte de chasse comme connaissnces qu'on a de l'animal. D'autre part j'étudie l'itinéraire de la venaison qui, ici, a une "vie" depuis la capture du gibier jusquaux differents échanges commerciaux et commerciaux au sein de la région. Je mets l'accent sur la manière dont les connaissances sont acquises, et j'analyse sans les opposer les considérations d'ordre symbolique à la gestion de la réalité présente de la faune sauvage dans l'ecosystème, car dans la dynamique de la chasse, le matériel (ou la technique) et la magie sont imbriquée l'un dans l'autre. Basée dans deux villages mon étude devra permettre d'apprécier les différentes stratégies de gestion de cette faune par un même peuple dans deux ecosystèmes distincts. Comme on peut le constater, la chasse et la consommation de la viande de gibier sont des sujets d'actualité brûlante sur le plan international. Les Tikar dépendent de leur faune , hors ils ne sont pas à l'abri du bracconage, qui n'est pas une pratique durable pour cette ressource. Pour protéger leur vaste térritoire sous-peuplé, les Tikar créent des "zones communautaires de chasse", qui servent aussi comme espaces de promotion de la chasse touristique. Les chasseurs locaux sont reconvertis en guides dont les salaires, en trois mois dépassent leurs revenus d'une année de chasse villageoise, et l'argent des trophées est investit dans le développement du village. Même si la promotion de la chasse touristique pose au Tikar le défi de la bonne gestion et de la redistribution des bénéfices , la chasse touristique peut être une solution pour une gestion durable de la faune sauvage au service de cette société.