Pour une typologie linguistique de l'énonciation de presse
Auteur / Autrice : | Eglantine Goddefroy |
Direction : | Alain Lemaréchal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Linguistique française |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'énonciation de presse répond à des règles d'écriture particulières dictées par la visée commerciale de l'entreprise médiatique, les valeurs morales dévolues à la profession de journaliste ainsi que le souci de lisibilité du message. Le contrat de communication qui lie les différents partenaires permet ainsi d'édifier un système entre l'énonciateur (le journaliste) d'une part, le destinataire (le(s) lecteur(s)) d'autre part, réunis virtuellement sur un support (le journal), et une matière (l'événement). Autrement dit, le discours journalistique fonctionne selon des normes linguistiques récurrentes qui mettent en lumière une typologie d'énonciation particulière. On remarque ainsi que le journaliste utilise principalement des lexèmes de connotation négative pour mieux interpeller le lecteur, que les énoncés sont majoritairement construits avec le temps du " présent ", démontrant le souci manifeste pour l'énonciateur de propulser son lecteur dans un contexte se rapprochant au plus près du moment d'énonciation, ou encore, que la ponctuation adopte un fonctionnement inhabituel. L'énonciateur cherche ainsi à se rendre " transparent ", à se dissimuler derrière son message, de façon à légitimer son discours et lui apporter une plus grande crédibilité. Une crédibilité qui est renforcée par le caractère polyphonique du discours de presse, le journaliste faisant tour à tour intervenir les différents acteurs de l'événement (témoins, experts, etc. ) pour reconstruire efficacement les faits. Un procédé que l'on pourrait qualifier, en reprenant les critères de l'Antiquité, de " rhétorique " et qui montre comment la presse s'apparente à une méthode d'argumentation silencieuse.