Thèse de doctorat en Arts et sciences de l'art. Esthétique du cinéma
Sous la direction de Dominique Chateau.
Soutenue en 2004
à Paris 1 .
À la suite de Gilles Deleuze, je me pose la question de la pensée cinématographique. Dans une perspective de " naturalisation de l'intentionnalité " des philosophes de l'esprit, je compare les images mentale et filmique. Selon une perspective ascendante, je pars de la perception pour parvenir à la pensée. Dans un premier temps, la méthodologie adoptée est la sémiotique triadique peircienne. Suivant Peirce, mon analyse des images révèle leur structure comme proposition, avec un prédicat commun : l'icône-mouvement. Dans un second temps, j'utilise les sciences cognitives pour " naturaliser " ce fondement. Propriété générale exemplifiée dans des substrats comme le film (aspect distal) et dans le cerveau (aspect proximal), l'icône-mouvement est expliquée par l'étude de la mobilité réelle et apparente. Elle justifie " la pénétration cognitive ", l'accès de la perception aux centres supérieurs de la cognition. Elle déconstruit un concept majeur du cognitivisme : la " modularité de l'esprit ". Une pensée visuelle devient possible. Elle s'exprime dans le cinéma fantastique. Dans un troisième temps, mon analyse de l'oeuvre de Carpenter met à jour des figures de l'intellect, détermine des structures intelligentes dans la matière cinématographique. L'auteur réalise les possibilités prédicatives de l'icône-mouvement. Il illustre les rapports existant entre les trois catégories peirciennes : priméité, secondéité et tiercéité. Il nous donne foi à l'image comme représentation de l'infigurable, de la pensée. L'icône-mouvement est réelle, la pensée l'est aussi, à l'encontre des néo-behavioristes. Ces deux prédicats génèrent des images, des propositions mentales dans l'esprit et dans le film.
Cinema and thought
Pas de résumé disponible.
Cette thèse a donné lieu à une publication en 2005 par L'Harmattan à Paris, Budapest, Kinshasa
Cinéma et pensée visuelle : regard sur le cinéma de John Carpenter