Thèse de doctorat en Épidémiologie et santé publique
Sous la direction de Denis Zmirou-Navier.
Soutenue en 2004
à Nancy 1 , en partenariat avec Université de Nancy I. Faculté de médecine (autre partenaire) .
L'objectif du programme Genotox'ER, conduit dans 4 agglomérations françaises (Grenoble, Paris, Rouen et Strasbourg), était de décrire l'exposition de populations urbaines aux PM2. 5 et PM1o, et à certains de leurs constituants minéraux et organiques, au NO2 et au benzène, selon le profil de la pollution locale, associée à des sources industrielles, au trafic automobile, ou représentative du " fond urbain ". Les données recueillies auprès de 60 à 90 adultes et enfants par site ont été extrapolées à de larges populations urbaines au moyen d'une approche recourant aux outils des Systèmes d'Information Géographique, et ont permis de procéder à une évaluation de l'impact sanitaire par cancer du poumon. Dans le but de contribuer à une meilleure connaissance du " danger ", une analyse de la génotoxicité de la fraction organique des particules prélevées a été conduite. Les niveaux moyens d'exposition aux PM, relativement semblables entre agglomérations, ne montrent pas non plus une forte hétérogénéité spatiale intra urbaine, à la différence d'autres indicateurs de qualité de l'air tels que l'indice de fumées noires et les immissions du NO2. L'analyse de la composition chimique des particules montre des contrastes de faible amplitude, mais souligne cependant une variabilité des teneurs en fonction du type de secteur, en relation avec la présence de sources locales fixes ou mobiles. Les extraits organiques des PM2. 5 collectées en lie de France expriment ainsi une réponse génotoxique légèrement plus marquée en secteur urbain de proximité au trafic automobile. Un travail spécifique a montré que l'utilisation des niveaux ambiants extérieurs pour approcher l'exposition chronique de ces populations urbaines devait se faire avec prudence, du fait des performances différenciées des outils à ce jour disponibles pour la métrologie des expositions personnelles et des immissions sur postes fixes, mais également du fait des sources intérieures de pollution, et de la persistance d'une certaine hétérogénéités dans la conception des réseaux de surveillance de qualité de l'air sur le territoire. Le nombre annuel moyen de décès par cancer du poumon attribuables à l'exposition chronique aux PM2. 5 est estimé à 16 à Grenoble, à 25 à Strasbourg, 48 à Rouen et 404 en lie de France. Cela montre que la pollution atmosphérique demeure une sérieuse question de santé publique dans nos grandes villes, malgré les progrès enregistrés au cours des dernières décennies.
Distribution of urban population exposure to airborne particles, and cancer risk assessment : the genotox ER study
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