Thèse de doctorat en Histoire contemporaine. Histoire militaire, défense et sécurité
Sous la direction de Jean-Charles Jauffret.
Soutenue en 2004
à Montpellier 3 .
Le pacifisme, idéologie influente sur le continent australien, a connu un bouleversement avec l'apparition des armes nucléaires. Jusqu'à quel point ? Cette thèse ambitionne d'étudier le péril atomique dans les premières années de la Guerre froide à travers le prisme australien (1945-1965). Depuis Hiroshima, le mouvement de la paix a affiché une hostilité farouche à la dissuasion nucléaire. Toutes ses manifestations ont été contestées en Australie : les essais atomiques, la prolifération nucléaire. . . Et bien d'autres aspects, comme les recherches balistiques. Des expérimentations atmosphériques britanniques (1952-1957) à celles annoncées par la France en Polynésie, l'évolution de la contestation antinucléaire a été significative sur le cinquième continent : il a été nécessaire de prendre en compte ses diverses sources d'inspiration, la tradition libérale et internationaliste (Federal Pacifist Council, World Government Movement) comme l'impulsion soviétique, perceptible avec la formation de l'Australian Peace Council. Surtout, les pacifistes n'étaient pas isolés et ils ont bénéficié des soutiens des féministes, des ecclésiastiques, des syndicalistes, des antimilitaristes et parmi eux, les adeptes de l'action directe non violente. Dans ces conditions, la lutte contre la dissuasion nucléaire n'a cessé de gagner du terrain au sein de la société dans les années cinquante. Loin des récits embellis de ses partisans, cette étude retrace l'histoire récente du pacifisme en Australie.
Pacifism and Nuclear Deterrent in Australia (1945-1965)
How has Australia's pacifism changed with the introduction of nuclear weapons? This thesis seeks to evaluate the threat to Australia posed by the atomic peril during the First Cold War (1945-1965). After Hiroshima, the Australian peace movement demonstrated the persistence of hostility to the nuclear deterrent: anti-nuclearism or “nuclear pacifism” was mainly directed against the arms race and atomic testing. . . But not only. Effectively, dissidence presented several visages from the beginning of the British Tests on the Fifth Continent (1952-1957) to the French decision to conduct several experimentations in Polynesia. Thence, distinctions have been made between the liberal pacifist tradition (Federal Pacifist Council, World Government Movement) and pro-soviet peace movements (Australian Peace Council, Peace Quest Forum, Australian assembly for Peace). But pacifists welcomed also assistance from others pressures groups: anti-militarists, feminists, radical non-violent activists, labour unions and religious circles. Therefore, calls for controls or elimination of such weapons of mass destruction became increasingly popular in Australia since the fifties. This is the history of the contemporary pacifism in Australia seen from an impartial viewpoint.