Thèse de doctorat en Science politique
Sous la direction de Denis Lacorne.
Soutenue en 2004
La recherche questionne les modèles dominants de non-participation appliqués aux exclus, en particulier aux résidents d'origine mexicaine des barrios des villes américaines. Partant d'une interrogation sur les "frontières du politique" et d'une révision des théories classiques de la participation et des concepts appliqués aux barrios latinos, nous montrons que ces approches construisent un rapport implicite entre désorganisation sociale et apathie politique. Nous déconstruisons ce lien à partir d'une réflexion théorique sur le "pré-politique" et d'une étude qualitative du barrio Logan de San Diego (Californie). Nous montrons d'abord que les concepts de "underclass" et de "culture de pauvreté" sont réducteurs. Nous avançons ensuite que les facteurs socio-économiques jouent un rôle essentiel dans la dépolitisation de ces espaces, mais que la configuration institutionnelle du système politique américain en accentue les traits. Enfin, nous soulignons l'existence de "pratiques politiques du quotidien" qui, basées sur des logiques de genre (capital social féminin) et d'identifications multiples (labelling identitaire), définissent un type spécifique d'organisation sociale et d'identité collective. Elles créent un "espace public autonome" propre au barrio, où les exclus ne peuvent exercer qu'une forme de "citoyenneté culturelle segmentée".
Immigration, exclusion and participation of Mexicans in the United States : the case of San Diego Mexican barrio, barrio Logan (California)
Pas de résumé disponible.
Cette thèse a donné lieu à une publication en 2006 par [Les Presses Sciences Po] à Paris
Quand les exclus font de la politique : le barrio mexicain de San Diego, Californie