Thèse de doctorat en Science politique. Sociologie politique et politiques publiques
Sous la direction de Jean Leca.
Soutenue en 2004
Cette thèse traite du rapport entre les finances publiques et la politique en Egypte durant la période de 1981-2003. Elle analyse comment le régime autoritaire de Hosni Moubarak s'est adapté à la crise financière de l'Etat. Les recherches en économie politique sur l'Egypte s'accordent sur le fait que la reproduction de l'autoritarisme dans ce pays est principalement due au contrôle étatique des ressources économiques. La nature rentière de l'Etat égyptien, c'est-à-dire sa dépendance vis-à-vis des ressources abondantes non fiscales comme les recettes du pétrole ou l'aide étrangère, ont permis au régime d'acheter la passivité politique de la population tout en maintenant un faible taux d'imposition fiscale sur les acteurs économiques. Pourtant, alors que les ressources de la rente rétrécissent, et que la crise financière ne cesse de prendre de l'ampleur, le régime égyptien reste un modèle de stabilité dans la région. L'étude explique le paradoxe par la stratégie de la survie du régime, basée sur "la stagnation institutionnelle" et "l'adaptation fragmentée" ainsi que par le rôle joué par l'appareil judiciaire dans l'allègement des crises politiques du régime Moubarak. Ce rôle a affaibli toute politisation et agrégation des résistances face à l'impôt. Le cas égyptien est celui du succès d'un régime et l'échec d'un Etat. Le régime a réussi puisqu'il est parvenu à se reproduire, mais l'Etat a échoué puisqu'il n'est pas en mesure de faciliter le développement capitaliste dans ce pays. Cette thèse essaie de montrer comment le succès du régime a produit l'échec de l'Etat en Egypte.
Money and politics : the difficult exist from the rentier state in Egypt under Mubarak
Pas de résumé disponible.
Cette thèse a donné lieu à une publication en 2009 par [CCSD] à Villeurbanne
Argent de l'Etat et politique : la sortie difficile de l'Etat rentier en Egypte sous Moubarak