Thèse soutenue

La ville de Malanje dans l'histoire de l'Angola : de la fin du XIXe à 1975
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Auteur / Autrice : Egídio Sousa Santos
Direction : Elikia MBokolo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisation
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse est consacrée à l’étude de la ville de Malanje dans l’histoire de l’Angola, de la fin du XIXe siècle à 1975. Il s’agit d’une ville d’Afrique située au centre-nord de l’Angola. L’Angola compte plusieurs régions et villes importantes, mais l’une de ces villes attire souvent l’attention, vu le niveau du développement d’activités économiques et commerciales du pays : c’est Malanje et sa région. Le choix de faire une étude sur l’histoire du mode d’organisation politique, commerciale et sociale de la ville de Malanje nous semble d’une importance capitale, contrairement à la plupart des cités angolaises connues aujourd’hui par leurs diverses activités Malanje représente une cité ou encore une agglomération dont la création est le fait des commerçants portugais, des métis luso-angolais, des Afro-brésiliens et enfin des Brésiliens. Le développement de Malanje s’inscrit dans la dynamique d’une part, des réseaux commerciaux anciens organisés par les marchands luso-africains, d’autre part, du développement de la colonisation agricole. Les alliances entre producteurs agricoles angolais locaux et commerçants ambulants de la région ont contribué à la mise en place des stratégies et des relations suffisamment puissantes afin contrôler les échanges. L’organisation de la ville de Malanje résulte non seulement des bouleversements enregistrés dans l’organisation politique, économique, commerciale et sociale précoloniale, mais aussi de la dépendance des conditions politiques spécifiques au Portugal. Au carrefour de grandes routes commerciales du nord du pays, Malanje a connu une évolution continue, résistant aux interventions européennes et portugaises, à l’époque où les autochtones de la région (les Ngola, les Njinga, les Imbangala et autres) cherchaient à se donner des moyens politiques, et surtout économiques, pour faire face aux nouvelles exigences du commerce international, après l’abolition de la traite négrière. Malanje a relevé ce défi avant tout grâce aux produits qui ont alimenté le commerce “ légitime ”, production de ses terres très fertiles, mais aussi de celles de toute la région. Nous savons en effet que les premières intentions portugaises n’étaient pas celles d’une conquête en vue d’une occupation territoriale ; il leur manquait des moyens et même de la volonté face à l’opposition des populations rencontrées dans la zone et à leur niveau d’organisation sociale. Comment en est-on arrivé à une situation où la ville de Malanje traduit le pouvoir portugais dans toute sa rigueur en même temps que dans sa politique de discrimination spatiale et de paupérisation des populations africaines dans cette ville ? Comment, peu à peu, se réduit le champ d’exercice du pouvoir africain à Malanje ? En cultivant les attitudes discriminatoires et racistes, les autorités portugaises ont soigneusement entretenu l’antagonisme entre la ville “ blanche ” et la ville “ noire ” à Malanje. Comment se manifeste cet antagonisme et, malgré quelques rares aménagements, quelles en sont les étapes jusqu’à l’indépendance de l’Angola en 1975 ?. Ces préoccupations principales sont traduites par deux hypothèses essentielles :- La première hypothèse cherche à examiner l’origine et le développement de la ville de Malanje au regard de la dynamique luso - africaine transformant cette ville, à la suite de l’abandon de la foire de Kasanje en 1861, en centre de contrôle d’activités économiques de la région. - La deuxième hypoyhèse considère Malanje comme la symbiose de deux villes, africaine et blanche, dont l’articulation dynamique et la croissance répondaient à la rationalité politique, économique et sociale portugaise.