Thèse soutenue

Evaluation de l'impact toxicologique d'effluents moteur sur des cultures organotypiques de tranches de poumon de rat : cas d'un moteur diesel et d'un moteur à allumage commandé

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Anne Bion
Direction : Jean-Paul Morin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie. Toxicologie de l'environnement
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Rouen

Résumé

FR  |  
EN

La qualité de l'air fait aujourd'hui partie des toutes premières préoccupations des populations en matière d'environnement et de santé. Outre la pollution due aux activités industrielles, la population est depuis peu sensibilisée aux problèmes de la pollution due au transport par véhicules terrestres. Ainsi, le travail de recherche réalisé concerne l'étude de la réponse de cultures organotypiques de tranches de poumon de rat exposées à un flux continu d'émissions moteur diluées (gaz et particules). Le système d'exposition in vitro permet d'étudier l'impact potentiel des particules, ainsi que les effets induits par des effluents issus de différents moteurs (Diesel et à allumage commandé). Nos résultats montrent que les particules Diesel peuvent induire une réponse inflammatoire, ainsi qu'un phénomène apoptotique. Une étude plus approfondie montre que, dans nos conditions expérimentales, les mécanismes d'action n'impliquent pas une étape de désorption des polluants adsorbés aux particules Diesel. Par ailleurs, ces travaux de recherche montrent que les effets des effluents moteur ne se limitent pas à ceux de la phase particulaire. En effet, des expériences réalisées en présence d'émissions issues de moteur Diesel et à allumage commandé montrent un rôle prédominant de la phase gazeuse dans les effets biologiques observés. Nos résultats tendent à montrer que la nature oxydante des échappements caractérisée par les oxydes d'azote et notamment par le rapport NO2/NO, serait impliquée dans les effets induits par la phase gazeuse. Ainsi, dans des conditions faiblement oxydantes, la phase gazeuse des effluents issus de moteur Diesel entraîne un stress oxydatif associé à une réponse inflammatoire et à des dommages à l'ADN ; ces conditions expérimentales n'induisent pas de cytotoxicité. Dans des conditions fortement oxydantes, la phase gazeuse des effluents issus de moteurs Diesel et à allumage commandé entraîne une cytotoxicité, un stress oxydatif et une diminution de la production de TNFalpha. La modification du potentiel oxydant de l'atmosphère par l'utilisation d'un catalyseur trois voies sur moteur essence permet le maintien de la viabilité cellulaire et de la production de TNFalpha, confortant ainsi l'hypothèse de l'implication de molécules oxydantes dans les effets observés. En conclusion, nos travaux montrent toute l'importance qu'il y aura à l'avenir à ne pas s'attacher exclusivement à l'étude de l'impact de la fraction particulaire. La prise en compte du " potentiel toxique " de la phase gazeuse par une approche globale de l'émission, paraît désormais être un concept incontournable.