Auteur / Autrice : | Yann Mével |
Direction : | Michèle Touret |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Mots clés
Résumé
Dans une perspective interdisciplinaire, cette thèse entreprend de s'assurer de la fécondité de la notion de " mélancolie " pour une étude d'ensemble de l'imaginaire romanesque, en langue française, de Samuel Beckett, de Murphy à Comment c'est. Si Dream of Fair to Middling Women multiplie les références à The Anatomy of Melancholy, de Robert Burton, Murphy, au-delà d'un savoir psychiatrique, se joue d'un imaginaire pré-scientifique de la mélancolie. Nous posons l'hypothèse que celui-ci sous-tend, bien plus largement, un roman tel que Molloy, traversé d'un autre réseau de signes mélancoliques que permettent de décrypter les travaux d'Hubertus Tellenbach comme la métapsychologie. Ressort de l'imaginaire romanesque de Beckett une emprise de l'Objet, dont l'écriture tente de se libérer. Ainsi perçue, la mélancolie beckettienne serait l'expérience de l'effondrement des limites, à commencer par celles du personnage, qui emprunte, à tour de rôles, les attributs de figures tutélaires de l'imaginaire mélancolique. L'instabilité foncière des représentations peut être interprétée comme l'effet d'une faille spéculaire que nous scrutons, dans ce travail, au travers de l'achoppement d'une pulsion scopique. La notion de " mélancolie " nous ramène aux enjeux-clés de l'imaginaire, dans sa possibilité même d'être, en ce qu'il met à vif la question du sujet, dans son rapport à soi comme au lecteur.