Thèse de doctorat en Sociologie des professions
Sous la direction de Bernard Valade.
Soutenue en 2003
à Paris 5 .
Le statut, le rôle et l'activité du journaliste sont mis en question par la sociologie critique, surtout depuis le développement des médias de masse. Cette thèse se donne pour objet d'explorer les nouvelles conditions d'exercice de ce métier dans la presse écrite nationale dans un champ couvrant principalement les trois décennies du XXe siècle. Pour cela, il s'agit de remonter à l'origine des préjugés qui fondent une rivalité de statut autant qu'un conflit de légitimité entre l'homme de lettres et le signataire de feuilles publiques dont l'enjeu est l'influence d'une parole sur l'opinion. L'examen de la réalité de la pratique au cours de cette période permet de mettre en évidence les rémanences de cette situation ainsi que les métamorphoses du journaliste dans un environnement nouveau. Pour une bonne part, les nouvelles règles de la communication sont consécutives à des boulversements socio-politiques dans lequel le médiateur a perdu l'exclusivité de la transmission du message au bénéfice d'autres acteurs de la société civile. Cette modification du biotope qui a vu la disparition de la censure officielle a engendré un changement de mentalité du journaliste qui tente déjouer la vindicte générale contre "les médias" par une attitude plus responsable, plus civique, au prix d'un décalage avec l'opinion publique.
Permanencies and metamorphoses of journalism and journalists in the French national press
Since the development of mass media, Sociologist have challenged the position and function of journalists. This thesis intends to deal with the change in the working conditions of print journalism. From a sociological perspective it will examine the origin of the prejudices which set a competition of influence, as well as a conflict of rights between the literary workd and the authors of libels whose very words succeeded in influencing public opinion. By examining carefully the actual practical experience of journalists during the last 3 decades of the XXth century, it has become obvious to point out what was left of the previous situation as well as the metamorphoses or changes the press went through. The new rules governing communication have their origin in sociological and political disruptions which stole from journalists the monopoly of forwarding the message to pass it on to other actors of our modern society. This alteration in the milieu after the disappearing of official censorship has lead to a change in the journalists'minds. They have tried to turn the common condemnation of the media into a more responsible attitude even if it goes against public opinion.