Thèse soutenue

Poétique de l'infratextualité : cryptages et anamorphoses littéraires de la modernité

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Auteur / Autrice : Nicolas Wagner
Direction : Philippe Hamon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation françaises
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Paris 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Un texte est avant tout un assemblage de signes circonscrit dans un espace à deux dimensions, qui se déchiffre traditionnellement, dans la culture occidentale, de gauche à droite et de haut en bas, de manière linéaire, mais qui s'ouvre simultanément par sa spatialité même à d'autres sens de lecture. C'est à l'ensemble des énoncés qui exploitent ces autres possibles vectoriels, proprement poétiques et littéraires, que cette recherche est consacrée. Je propose de réunir sous le terme générique d'infratexte toutes ces constructions discursives différentielles, et de désigner l'infratextualité comme la modalité poétique transtextuelle née de la coprésence et des échanges dialogiques d'un texte linéaire et d'un texte caché, mouvant ou déviant. La 1e partie de ce travail offre une analyse des fondements linguistiques de cet objet d'étude (Les Anagrammes de F. De Saussure, La Connotation de C. Kerbrat-Orecchioni), suivie d'une typologie des formes et des régimes de l'infratextualité, elle-même complétée par une étude des cas-limites de cette construction théorique. La 2e partie soulève les problèmes de lisibilité inhérents à ces énoncés cryptés, qui peuvent être en partie résolus par le système démarcatif, la grille topologique, et le réseau indiciel et déictique plural qui dénoncent fréquemment les latences infratextuelles d'une oeuvre. La 3e partie porte l'accent sur les effets concrets et les enjeux transcendants des pratiques infratextuelles, en montrant notamment l'impact réflexif qu'exercent ces surdéterminations formelles et signifiantes sur les modes de lecture des récepteurs réels et sur leur relation aux textes semblablement démultipliés, en analysant les rapports de l'infratextualité à l'inconscient, et en définissant cette modalité poétique comme un agent de requalification de la littérature comme jeu.