Thèse soutenue

Sensibilité des défenses induites à différentes modalités de prédation : cas des têtards d'anoures

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Auteur / Autrice : Céline Teplitsky
Direction : Pierre JolySandrine Plénet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie animale
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Lyon 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La variabilité de l'environnement (spatiale ou temporelle) nécessite que les organismes développent des adaptations telles que sélection de l'habitat, polymorphisme génétique, hétéroblastie ou encore plasticité phénotypique. La gamme de la variabilité nécessite de développer différents phénotypes et la fréquence de variabilité détermine quelle est la réponse la plus adaptée. Lorsque l'échelle de variation de l'environnement est inférieure à la durée de vie de l'organisme et supérieure à ses capacités de dispersion, une réponse plastique sera avantagée. La théorie prévoit que plus l'environnement est variable (en termes de gamme de variation ou de fréquence de variation), plus la réponse plastique devrait être importante, soit en termes d'intensité de réponse soit en termes de nombre de traits impliqués. La variabilité des interactions biotiques constitue un cadre idéal pour tester cette prédiction. Le cas de réponses plastiques à la prédation a été particulièrement bien étudié, sous le terme de défenses induites. Le but de cette thèse a été d'étudier l'impact de la variabilité de la présence de prédateurs (en termes de type de prédateurs ou de densité de prédateurs) sur les défenses induites des têtards d'anoures (Rana dalmatina, R. Ridibunda et H. Arborea). Je me suis principalement intéressée à un prédateur actif (épinoche, Gasterosteus aculeatus) que j'ai également comparé aux prédateurs de type "à l'affût" (Aeshne, Aeshna sp. ). Les principaux résultats sont: (1)La fréquence de variabilité de l'environnement joue sur le nombre de traits impliqués dans la réponse. (2)La gamme de variation de l'environnement joue sur le degré de plasticité par le biais (1) de la densité de prédateurs qui résulte en un investissement plus important dans les défenses et (2) du type de prédateur qui sélectionne des défenses spécifiques à un mode d'attaque du fait de mécanismes de réponses différents. En réponse à un prédateur actif, les têtards développent une musculature plus importante, qui permet une vitesse de fuite plus élevée. En réponse à un prédateur a l'affût, les têtards développent une nageoire plus haute, ce qui est supposé provoquer un effet de leurre. (3)Lorsque les deux types de prédateurs sont simultanément présents, les têtards répondent hiérarchiquement en développant la réponse spécifique adaptée au prédateur le plus dangereux (ici l'Aeshne). (4)Les réponses induites par les prédateurs actifs présentent un bénéfice. En présence directe de prédateurs, la survie des têtards ayant une musculature plus importante est plus élevée. (5)Les coûts des défenses s'expriment par une diminution du taux de croissance. Cette étude contribue à démontrer la sensibilité des réponse plastiques à la fréquence et la gamme de variations de l'environnement et suggère que des facteurs autre que la prédation (e. G. Structure de l'habitat, quantité de nourriture, perturbation anthropiques) peuvent jouer sur le développement des défenses induites.