Thèse soutenue

Crise économique, retour des migrants, et évolution du système agraire sur les versants oriental et méridional des monts Bamboutous (Ouest-Cameroun)

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Auteur / Autrice : André Kamga
Direction : Philippe Jouve
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Toulouse 2

Résumé

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La crise économique qui a commencé à la fin dess années 80 a eu pour conséquences le désengagement de l'Etat dans le domaine agricole et la libéralisation de la filière des produits d'exportation. A ces deux facteurs internes s'est ajouté la chute du cours de café qui a entraîné le déclin de la caféiculture et sa substitution par le maraîchage et les cultures vivrières marchandes. Par ailleurs, les licenciements massifs effectués par l'Etat et les entreprises privées ont provoqué le retour des migrants dans leur village d'origine. Ce retour des migrants, joint à la crise économique a entraîné une modification profonde du système agraire bamiléké. Pour assurer leur survie, les migrants de retour se sont mis à pratiquer les cultures maraîchères, accentuant ainsi la pression foncière. A la différence des systèmes vivriers pratiqués traditionnellement par les femmes, ils ont pratiquué le maraîchage en culture pure avec de fortes fertilisations. Mais des problèmes phytosanitaires et le côut des intrants les ont conduit à remettre en cause cette culture pure au profit de l'association. La décennie 90 a été marquée par bien d'autres changements dans le système agraire bamiléké: non seulement les hommes se sont mis à effectuer les travaux agricoles jadis reservés exclusivement aux femmmes, mais une partie de celles-ci ont aussi accédé à la propriété foncière. L'absence de la jachère dans les ex^ploitations a entraîné la quasi disparition de l'élevage domestique des petits ruminants et par voie de conséquences a fait perdre à la haie une grande partie de sa raison d'être. C'est ainsi qu'un des constituants du bocage bamiléké est en voie de disparition. Au cours de la même période, on a assisté à une extension des cultures maraîchères sur les zones d'altiude reservées au pâturage, ce qui a réduit d'autant l'espace disponible pour l'élévage transhumant et fait courir le risque d'une érosion des sols. La crise économique et le retour des migrants ont favorisé l'occupation anarchique des zones d'altitude et la mise en culture des ripilsives. Leur dégradation pourrait causer à terme des problèmes environnementaux.