Thèse soutenue

Les femmes de "mauvaise vie" dans la France de la Révolution Nationale (1940-1944) : l'exemple des régions de Poitiers et de Limoges
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Auteur / Autrice : Cyril Olivier
Direction : Frédéric Chauvaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Poitiers
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Poitiers. UFR de sciences humaines et arts

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les guerres sont souvent des moments de mutation de certains comportements sexuels : prostitution déployée dans la zone des combats, viols de conquête, adultère des femmes des combattants. La deuxième guerre mondiale offre en France une situation inédite. L'avènement au pouvoir de personnels parmi les plus conservateurs de l'hexagone produit un discours et des réglementations exacerbant l'immuable modèle d'une sexualité conjugale et conceptionnelle. Cette vision n'est certes pas propre à Vichy mais elle ne fut jamais autant exaspérée et en si haut lieu. Le droit au divorce est alors sévèrement restreint, l'adultère durement réprimé. Certaines femmes, interdites de travail, sont forcées de retourner à leurs foyers. Le moindre écart de conduite sur la voie publique est vivement puni : visites médicales humiliantes, inscriptions sur les registres de la prostitution. La seule voie possible, encouragée par le gouvernement, est donc celle d'un comportement sexuel conjugal et conceptionnel. La contraception est interdite et l'avortement assimilé à un crime contre l'Etat puni de mort. Pour celles qui n'ont d'autres choix ou qui prennent la liberté de se prostituer sans se soumettre aux règlements, le gouvernement de Vichy mène, de concert et suivant les dispositions imposées par les autorités occupantes, une véritable "chasse" dont le prétexte n'est autre que la prophylaxie des maladies vénériennes. Aussi, toujours dans le respect des dispositions allemandes, l'Etat français décide de favoriser la prostitution close et donc l'enfermement de ces femmes.