Thèse soutenue

L'esthétique de la dérision dans les romans de la période réaliste en France (1850-1870) : genèse, épanouissement et sens du grotesque

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Sandrine Berthelot
Direction : Michel Crouzet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation françaises
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

FR  |  
EN

Comment expliquer le fait que les romans de la période réaliste en France se caractérisent par leur dérision ? Doit-on considérer que la mimesis est indissociable de la satire et de la parodie du réel ? Dès lors, du réel à l'écriture, se pose le problème du grotesque que Victor Hugo théorise en 1827 dans la préface de Cromwell, point d'ancrage théorique pour notre recherche. Le grotesque, que nous nous attacherons à cerner dans le premier mouvement de ce travail, renvoie à une nouvelle esthétique, en rupture complète avec les canons classiques. L'œuvre romanesque de Gustave Flaubert marquée au coin de l'ironie, et la référence systématique au grotesque que l'épistolier utilise pour évoquer la vanité bourgeoise - celle de Macaire ou de Prudhomme - ou la bêtise humaine, ont éveillé notre curiosité. Le grotesque renvoie aussi à la blague, trait distinctif d'une époque, qui fascine Edmond et Jules de Goncourt cependant qu'ils l'abhorrent. Aussi, il nous a semblé intéressant d'explorer ce champ du grotesque qui revêt, dans les romans à prétention réaliste, des aspects satiriques et parfois métaphysiques. Nous nous intéresserons donc, dans un second temps, aux premiers réalistes, petits écrivains de la bohème comme Henry Murger, Champfleury (Jules Husson dit) ou Louis-Edmond Duranty, qui abordent le réel par la dérision. Nous envisagerons enfin le grotesque flamboyant des romans de Victor Hugo, Gustave Flaubert et les Goncourt qui paraissent entre 1850 et 1870.