Thèse soutenue

Les inflexions de la politique culturelle allemande après l'unification à l'exemple de la ville de Leipzig (1990-1998)
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Auteur / Autrice : Elisa Goudin
Direction : Anne Saint Sauveur-Henn
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Paris 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'unification allemande s'est caractérisée par une très grande continuité institutionnelle, politique, et juridique. Pour l'essentiel, les structures qui régissaient la vie politique, sociale, et économique de la RFA ont été transposées dans les nouveaux Länder, qui ont adopté l'ensemble de ce dispositif juridique par le biais du processus d'adhésion à la RFA. L'exception à ce constat global est le domaine de la culture. L'unification a entraîné un bouleversement des pratiques culturelles, des modes de consommation culturelle, sur tout le territoire de l'ex-RDA. L'infrastructure est-allemande a été profondément transformée, de nombreuses institutions culturelles étant devenues incapables de survivre, et de se financer elles-mêmes, après l'effondrement du régime du SED. Le traité d'unification contraint la Fédération à prendre les mesures nécessaires pour éviter que l'union politique ne se traduise, sur le plan culturel, par une " amputation de la substance culturelle est-allemande " (article 35). Cette clause a entraîné une redéfinition des principes sur lesquels se fondait l'action culturelle publique en Allemagne. Par ailleurs, l'unification a rendu nécessaire une décentralisation des modes d'administration culturelle dans les nouveaux Länder. A cet égard, l'union des deux Etats allemands constitue un cas d'école pour les politologues, tant leurs systèmes étaient opposés dans le domaine de la politique culturelle. Les conséquences de ces bouleversements sont nombreuses : le débat culturel allemand s'est politisé, et s'est déplacé - au moins en partie - des instances régionales aux instances fédérales, en sorte que l'unification a coi͏̈ncidé avec l'invention de la première véritable politique culturelle allemande, conduite au niveau national. Ceci s'est traduit par un ensemble de réflexions théoriques, mais aussi par des mesures concrètes, des programmes d'action. Nous analysons toutes ces transformations à l'exemple de la ville de Leipzig et entre 1990 et 1998, c'est-à-dire entre la mise en œuvre de l'unification et la décision, par le gouvernement de Gerhard Schröder, de créer un " ministère d'Etat aux affaires culturelles ".