Thèse soutenue

L'autoportrait du cinéaste à partir d'une comparaison avec la peinture

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Auteur / Autrice : Joëlle Moulin
Direction : Jean Antoine Gili
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Art et archéologie
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Au cinéma, l'autoportrait est le fait du cinéaste qui passe derrière la caméra et se dirige lui-même en tant qu'acteur. Cette définition posée du metteur en scène/acteur, trois grandes lignes directrices partagent ces autoportraits: l'autoportrait comme critique de l'autobiographie, l'autoportrait comme critique du sujet et l'autoportrait comme allégorie pour une histoire critique. Dans la première typologie, avec pour cinéastes phares, Charles Chaplin, Woody Allen, Orson Welles, Clint Eastwood et Robert Redford, l'autoportrait se présente comme le signifiant le plus sûr pour critiquer la forme et l'esprit de l'autobiographie, créés dans la proximité picturale d'un héritage idéaliste ou mythique ou d'une imagerie réaliste contemporaine. Dans la deuxième typologie, les cinéastes d'un cinéma indépendant (John Cassavetes), underground (Andy Warhol) ou expérimental (Birgit Hein, Sophie Calle et Lionel Soukaz) critiquent ce corps-objet en un corps-sujet, enregistré tel qu'en lui- même sans se soucier de codes narratifs ou de tabous visuels. Leur corporéité restitue " l'ob-scénité ", l'essence pornographique d'reuvres picturales, comme celles de Francis Bacon. Dans la troisième typologie, dominée par Rainer Werner Fassbinder, Jonas Mekas et Jean-Luc Godard, le corps est à la fois objet, dans un personnage fictif, et sujet, lieu de sensations et de souvenirs dissous dans une mémoire collective. L'autoportrait se confronte à 1 'Histoire et achève de se constituer en allégorie, objectivant les pensées de peintres ayant subi les mêmes oppressions ou vivant la même époque