Thèse soutenue

Phénoménologie et ontologie, Merleau-Ponty lecteur de Husserl et Heidegger
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Franck Robert
Direction : Françoise Dastur
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Nice
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Nice. UFR des lettres, arts et sciences humaines

Résumé

FR

Des premières oeuvres jusqu'au visible et l'invisible, Merleau-Ponty conquiert le sens de sa pensée en lisant Husserl et Heidegger. D'abord essentiellement lecteur de Husserl, guide également par la réflexion heideggerienne sur l'existence, l'être au monde et la temporalité, Merleau-Ponty voit dans la pensée du dernier Husserl et dans une phénoménologie de la perception la contestation de l'idéalisme transcendantal husserlien. Pour décrire le sens du sensible avant qu'il ne soit recouvert des couches d'idéalisations du langage et de la pensée logique, il faut donc effectuer une réduction du langage qui rende possible une description du sens à l'état naissant. Empruntant à Husserl le concept de Stiftung, institution, Merleau-Ponty découvre que le sens est institué, pris dans un mouvement de temporalisation qui met en jeu l'institution même de ce sens, et dans une histoire. Au début des années 50, ce concept d'institution permet à Merleau-Ponty de contester radicalement l'idée husserlienne de constitution. Dans la seconde moitié des années 50, la découverte du second Heidegger, avec la lecture du poème de Parménide présenté par Beaufret, conduit Merleau-Ponty à afirmer l'orientation ontologique de sa pensée, déjà engagée dans les réflexions sur le langage et l'histoire. Husserl et Heidegger sont désormais lus ensemble en un sens ontologique. Dans une pensée renouvelée du sensible, du langage, du temps et de l'histoire, l'ontologie ultime de la chair cherche ainsi à décrire le sens de l'apparaître comme sens de l'être même, être sensible, être qui demeure cache dans son apparaître même : l'ontologie heideggerienne vient alors soutenir l'effort incessant de Merleau-Ponty pour surmonter l'idéalisme husserlien tout en préservant l'audace de ses descriptions. Dans cette lecture en chiasme de Husserl et Heidegger, Merleau-Ponty conquiert le sens de sa propre pensée, dévoile l'impense ontologique de la phénoménologie qui se dit alors dans une ontologie de la chair.