Thèse de doctorat en Histoire
Sous la direction de Étienne Fouilloux.
Soutenue en 2002
à Lyon 2 .
Le 16 octobre 1953, le mouvement Jeunesse de l'Eglise est officiellement condamné par l'Assemblée des cardinaux et archevêques français (A. C. A. ) et la lecture de ses publications interdite aux fidèles. Il est reproché à J. E. Ses "déviations doctrinales concernant notamment la mission de l'Eglise, la foi et les événements, les conditions de l'évangélisation et [son] imprégnation marxiste. " Aux yeux de la hiérarchie catholique, J. E. Aurait été en quelque sorte le laboratoire d'idées et l'alibi théologique du courant progressiste qui connaît alors son apogée dans l'Eglise en France. Ce désaveu met un terme à une tentative originale de présence des chrétiens au cœur du monde moderne et au pari d'une "double fidélité" à l'Eglise et à la classe ouvrière. Le mouvement Jeunesse de l'Eglise, né d'une expérience communautaire lancée à Lyon en 1936 autour des idées réformatrices d'un dominicain, le père Montuclard, avait en effet considéré son action, à partir des années 1943-1945, comme une réponse possible au défi exprimé dans l'ouvrage fameux des abbés Godin et Daniel, France pays de mission? Dès lors, le groupe va concentrer son attention sur le combat mené par le mouvement ouvrier, non sans céder parfois à une certaine dérive ouvriériste. Ce choix va aboutir à un "compagnonnage de route" avec le parti communiste qui, dans le contexte d'une guerre froide alors à son paroxysme, ne sera pas accepté. Animé d'une profonde ardeur apostolique, Jeunesse de l'Eglise a exploré les voies d'une réconciliation possible entre l'Eglise et les valeurs d'une société sécularisée et cherché à définir une place nouvelle pour les chrétiens dans la cité. Mais la richesse de sa démarche a été occultée par ses prises de position vis-à-vis du marxisme qui lui ont valu les foudres de la hiérarchie.
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