Thèse de doctorat en Sciences. Écologie microbienne
Sous la direction de Alan Kay.
Soutenue en 2002
à Lyon 1 .
Le jury était composé de Alan Kay.
Le virus de l'hépatites B (VHB) appartient à la famille des Hepadnaviridae caractérisés par leur génome à ADN, leur réplication par une transcriptase inverse et leur hépatotropisme. Ces virus sont à l'origine d'hépatites aiguës ou chroniques qui favorisent l’apparition de cirrhoses conduisant souvent vers le développement d'un carcinome hépatocellulaire. Malgré l'existence d'un vaccin efficace contre le VHB et l'utilisation de tests performants pour la détection de ce virus, l'infection par le VHB lors de transfusion sanguine demeure la transmission virale la plus importante. Ces tests ont été récemment remis en cause chez certains individus qui sont infectés par des variants du VHB qui se répliquent peu ou qui sont mutés dans différents gènes viraux et qui ne sont détectés par aucun des tests commerciaux de diagnostic utilisés en routine. Ces mutants particuliers ont été dénommés : "VHB cryptiques". Dans ce contexte, nos travaux ont permis de déterminer les particularités qui distinguent certains virus de l’hépatite B cryptiques des VHB sauvages et par quels moyens ces variants échappent aux tests classiques de dépistage du VHB. L’objectif de ce travail était d’amplifier, cloner et séquencer tout ou une partie de ces génomes viraux afin de les comparer avec des séquences de VHB sauvage et enfin analyser biologiquement ces génomes de VHB cryptiques. Dans un premier temps, nous avons comparé plus d’une centaine de fragment sous génomiques ou génomiques de ces virus. Nous avons pu observer que la charge virale sérique des VHB cryptiques est 100 à 1000 fois plus faible que pour les VHB sauvages. Des mutations importantes ont été aussi constatées au niveau du déterminant "a" de l'AgHBs qui est l’épitope principalement reconnu par les tests de diagnostic. Dans un deuxième temps, nous avons sélectionné 12 séquences ayant des mutations uniques ou rares au niveau de l’AgHBs parmi toutes celles étudiées. Elles ont été ensuite clonées dans un vecteur d’expression dans le but d’étudier la capacité des tests de détection à reconnaître ce type de mutation. Les résultats de cette étude montrent que la majorité des mutations analysées (75%) sont parfaitement détectées. On peut donc expliquer le défaut de reconnaissance des tests par un défaut de sensibilité plutôt qu’un défaut de spécificité. Notre dernière étude a consisté à amplifier et cloner les génomes entiers de VHB infectant un patient (X27). Nous avons montré l’existence d’une double population virale de génotypes différents (A et D). La population de génotype D est prédominante par rapport à la population de génotype A mais nous avons aussi établi l’obligation d’une complémentation entre ces deux populations qui ne pourraient exister seule chez un hôte. A terme, l’ensemble de nos travaux a pour but de mieux connaître les caractéristiques particulières de ces VHB cryptiques afin d’améliorer les tests de détection existants et permettre ainsi l'identification des individus porteurs de VHB cryptiques qui n'ont pas, ou n'ont pas encore, de signes cliniques d’une infection virale
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